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Grandir sans père 

Père mort, disparu, parti, voire inconnu… De nombreuses personnes grandissent sans père. Ce qui n’est guère facile, tant un enfant a besoin et même le droit de connaître ses origines… même quand elles sont compliquées.

Article paru dans la revue “Ciné-Télé-Revue”, par Candice Leblanc

De tout temps, des enfants sont nés et se sont construits, tant bien que mal, sans référence paternelle. Si cela n’empêche nullement de devenir un adulte bien dans sa peau et dans sa vie, grandir sans connaître ou sans voir celui qui nous a engendrés est une souffrance… même si chaque histoire est unique et vécue différemment selon les circonstances et les raisons de cette absence.

Le droit de savoir

« Tout le monde a besoin et le droit de connaître ses origines », explique Diane Drory, psychanalyste spécialiste de l’enfance. « Savoir d’où l’on vient permet de construire sa propre identité. Nul de devrait être privé de son histoire, aussi compliquée soit-elle. » Dans les faits, ce n’est pas toujours possible. Quand l’enfant a été adopté ou qu’il a été conçu avec le sperme d’un donneur anonyme, il est souvent impossible de retrouver sa trace. L’enfant n’aura alors d’autre choix que de faire avec ce mystère. Par contre, quand le père est connu, l’enfant doit pouvoir savoir qui il est… et pourquoi il n’est pas (plus) là.  

« Un père qui est mort, ce n’est pas la même chose qu’un père qui est parti ! », affirme Diane Drory. « Dans le premier cas, l’enfant peut fantasmer son papa et croire qu’il l’aurait aimé s’il avait vécu. Alors qu’un père qui abandonne son enfant instille dans la tête de ce dernier l’idée qu’il (l’enfant) n’était pas assez bien et aimable pour le retenir… » On imagine sans peine l’impact que ce genre de pensées peut avoir sur l’estime de soi d’un être en construction…

Le rôle de la mère

Parfois, c’est la mère qui refuse que le géniteur fasse partie de sa (leur) vie, quand bien même il le voudrait. « À moins que ce dernier représente un danger réel, ce genre de posture m’apparaît comme une prise de pouvoir abusive sur l’enfant », estime la psychanalyste. « Et une arme à double tranchant qui, à terme, peut profondément nuire à la relation mère-enfant. La mère peut exposer son point de vue, mais à 18 ans, l’enfant sera libre de chercher, voire de rencontrer son père… et de se faire sa propre opinion à son sujet. »    

Le discours de la mère (et de l’entourage) joue un rôle capital dans la façon dont l’enfant va vivre l’absence paternelle. « Quels que soient les torts du géniteur, le noircir ou le diaboliser n’amène jamais rien de bon ! Cela revient à condamner ce qui, rappelons-le, constitue la moitié du patrimoine génétique de l’enfant… » De même, entourer la figure du père de non-dits ou même de tabou n’est pas une solution non plus. « Il faut adapter les réponses à son âge, bien sûr, mais rien n’est pire qu’un secret ! Cacher ses origines à un enfant, c’est le trahir, le déposséder de ce qui lui appartient. Mieux vaut lui dire la vérité. Seule exception : quand l’enfant est issu d’un viol ou d’un inceste… Dans ce cas, mieux vaut attendre qu’il soit devenu adulte pour lui parler des circonstances de sa conception. » 

Mots clés: Mère