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Séparation: les enfants d’abord !

Comment mettre toutes les chances du côté de notre enfant pour qu’il puisse surmonter au mieux notre séparation ? Conseils de deux spécialistes de la question.

Article paru dans la revue “Femmes d’Aujourd’hui”, par Marie Bryon

A faire

Papa, Maman, séparez-vous vraiment !

Si vivre aux côtés de parents qui s’entre-déchirent est perturbant pour l’enfant, les voir continuer à se faire la guerre une fois séparés peut s’avérer destructeur. "On ne peut réellement être attentif à son enfant que si l’on est sorti du conflit, insiste le Dr Benzohra, pédiatre, psychiatre et thérapeute familial. Les ex-conjoints qui poursuivent leurs querelles tentent inconsciemment de maintenir la relation: ils restent des partenaires de conflit, parfois toute une vie...". Se séparer pour le meilleur et non pour le pire implique aussi de parvenir à respecter l’autre, comme le rappelle Diane Drory, psychologue et psychanalyste: "C’est une clé pour rester de bons parents, dans la mesure où le respect ouvre la porte à tous les possibles…".

Des accords clairs

Avant que les problèmes ne surgissent, il est bon de discuter des choses pratiques et concrètes. "Tant de couples séparés se déchirent autour des vêtements, des valises…, constate la psychanalyste. Mieux vaut instaurer dès le début un règlement clair et s’y tenir. Ceci évite les discussions le moment venu. Cela dit, l’intérêt de l’enfant implique parfois que l’on fasse preuve de flexibilité. Si votre ado a besoin de passer un peu plus de temps chez son père pour le moment, pourquoi ne pas l’accepter ?"

Accepter nos différences

Il est vain et néfaste de chercher à éduquer d’une seule voix: "Décider de se séparer, c’est admettre que les choses se passent autrement chez l’autre parent; ce qui ne signifie pas forcément moins bien, analyse le Dr Benzohra. Sauf maltraitance, cela ne regarde plus l’ex partenaire. Un enfant, ça s'adapte; il devrait même pouvoir profiter de la situation si on le lui permet…".

Deux éducateurs

L’enfant a besoin d’un lien solide et fiable avec ses deux parents et ne peut réellement se forger son identité que dans la confrontation à chacun. "Il faudrait poursuivre l'éducation, avec limites et conséquences, même si on n’en a la garde que deux jours par mois, poursuit le psychiatre. Père et mère doivent continuer à faire prévaloir leurs convictions; non comme prétexte à attaquer l'autre, mais pour servir de guide à leur enfant".

Rassurer

"L’enfant vit la séparation comme une épreuve, un traumatisme. Il doit faire le deuil de sa famille, se trouver de nouveaux repères et composer avec le sentiment d’être responsable de l’échec du couple", analyse Diane Drory. Il est bon de lui rappeler qu’il n’a aucun rôle à jouer dans cette histoire d’adulte et de le rassurer quant au fait que ses deux parents l’aiment toujours. "Ça parait évident, reconnait le Dr Benzohra, mais peut pourtant fortement perturber un enfant…"

Tenir compte des besoins de l'enfant

"Il n’est pas simple d’être entièrement disponible à son enfant quand on est soi-même troublé", admet Diane Drory. Or, le manque d’attention blesse l’enfant qui a plus que jamais besoin d’être soutenu. "Le dialogue est essentiel, ajoute le Dr Benzohra. Arrêtons-nous pour écouter ses questions et y répondre, mais aussi pour décoder ses silences. Notre enfant, on le connait; on sait quand il est torturé." Reconnaitre sa souffrance est un premier pas énorme pour l’aider à la dépasser et à se reconstruire.

Sans équivoque

L’enfant espère toujours que ses parents se remettent ensemble. Il appartient aux adultes de lui faciliter l’acceptation de la rupture par des mots simples et des attitudes sans équivoque, comme le rappelle Diane Drory: "Evitons de plonger l’enfant dans la confusion: les weekends ou vacances ensemble, c’est pour les couples, pas pour les ex-conjoints. En revanche, rien ne les empêche de se réunir pour marquer, en tant que parent, les événements qui ont trait à leur enfant (anniversaire, communion, hospitalisation…)".

A éviter

L’enfant dans le conflit parental

Les experts insistent: plus ses parents le tiendront à l’écart de leurs griefs mutuels, discussions financières et autres règlements de compte, mieux l’enfant s’en portera. Il est capital qu’il lui soit donné le droit d’aimer librement ses deux parents, sans craindre de les trahir ou les faire souffrir. "Prendre l’enfant en otage est l’une des sources de souffrance les plus fréquentes chez les enfants de parents séparés, relève Diane Drory. Ça le plonge dans un conflit de loyauté insoutenable, qui se résume à: "Si j’aime Maman, je rejette Papa. Et inversement…". Souvent, l’enfant prend alors parti pour le parent le plus fragile (celui dénigre l’autre). Or, ce n'est pas toujours celui qui s'occupe de lui de la façon la plus adéquate… A l’excès, on tombe dans l’aliénation parentale: l’enfant efface tous les souvenirs agréables liés au parent critiqué et finit par ne plus vouloir le voir". Il s’agit pour lui d’une véritable destruction psychologique.

Messager ou confident

"Il est très pénible pour l’enfant d’être le messager ou le confident de ses parents. Epargnons-lui les communications du style: "Tu demanderas à ton père de me verser la pension alimentaire" ou "Depuis que ta mère est partie, je n’arrive pas à l’oublier dans les bras d’une autre femme", souligne le psychiatre. L’enfant a sa vie à vivre, c'est l’en empêcher que de lui confier une place et des responsabilités qui ne sont pas les siennes. Il revient au parent de l’aider à gérer ses émotions, pas le contraire.

En conclusion…

Réussir sa séparation en tant que parent demande de sortir de la relation conflictuelle, de consacrer à l’enfant l’attention dont il a besoin et de respecter chacun. A ces conditions, l’enfant pourra mobiliser les ressources dont il dispose pour traverser cette épreuve et en sortir grandi.

Si rien ne marche

Faire appel à un médiateur professionnel peut aider à poser les règles du bien vivre séparément. Cela ne fonctionne toutefois qu’avec un minimum de bonne volonté. Dans le cas contraire, il ne reste qu’à utiliser les grands moyens: avocats, juges… Des procédures généralement longues et coûteuses…

SOS familles recomposées

Chacun chez soi

Il incombe au parent de favoriser l’épanouissement de son enfant où qu’il soit… y compris dans la nouvelle famille de l’autre parent. "Donnons toutes les chances à notre enfant d’y trouver sa place: ne l’appelons pas sous n’importe quel prétexte, conseille le Dr Benzohra. Même et surtout si l’ex partenaire a refait sa vie. Ne cherchons pas à tout savoir ni à manipuler notre enfant vis-à-vis du nouveau venu…"

Retour aux sources

"Les enfants de parents qui se remettent en couple ont besoin d’une certaine continuité avec leur histoire passée. Leurs parents ne devraient pas hésiter à leur proposer des petites sorties exclusives, le temps par exemple de refaire le plein de bons moments ou de se rappeler les choses anciennes, agréables. C’est très rassurant et fait du bien à tout le monde", conclut le Dr Benzohra.

Pour aller plus loin

  • Diane Drory, La séparation parentale, Yapaka
  • Dr Nour-Eddine Benzohra, Colette Barroux-Chabanol, L’art d’être des parents séparés, Albin Michel 

Mots clés: Famille Divorce