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Devenir princesse

Un grand mariage princier s’annonce. Pareil évènement laisse peu d’habitants d’un royaume indifférents ! « Devenir princesse », quelle aventure ! « Voudrais-je être à sa place, oui ou non ? » Cette question, je pense, a traversé l’esprit d’un grand nombre d’entre nous. Mais pourquoi donc ?

Lorsqu’une femme est nommée ministre, ou encore primée écrivain reconnu, ou promue présentatrice au JT, si cela touche le processus identificatoire de certaines, nous ne nous sentons pas toutes interpellées. Alors  que lorsque une jeune fille devient la promise du fils de notre Roi, l’imaginaire de la gent féminine se débride, les fantasmes vont bon train. 

Devenir princesse, comme dans les contes…

Loin d’être un enfantillage, les princesses des contes expriment d’une façon sobre et directe une série d’image et d’évènements symboliques. L’essence du conte est de nous introduire à la rencontre du plaisir et du chagrin, de la peur et de la joie, des épreuves et de la victoire du Bien sur le Mal. N’est ce pas la notre réalité de tous les jours ?

Par l’intermédiaire, entre autres, de la mise en scène de Princes et Princesses, le conte permet de se mettre à l’écoute de notre chant intérieur, de ce que Coelho a appelé notre légende personnelle. Ces couples mythiques, victorieux à la fois des nuits et des hivers, exalte l’œuvre du soleil qui réveille la nature, de l’amour qui éveille la femme… ou la psyché. 

« Devenir princesse », une facette de notre légende personnelle ?

N’avons nous pas toutes ce rêve d’être vues sous les traits d’une « belle femme ». Loin de s’arrêter à l’illusion d’une beauté extérieure, cette aspiration intérieure ne serait-elle pas plutôt celle de vouloir atteindre une beauté « lumineuse » ?

Prenons un exemple. Au travers du personnage de Peau d’âne, une princesse, en parcourant les différentes épreuves qui lui sont imposées, retrouve gloire et honneur symbolisées dans le conte par les parures d’or et de diamants.

Aussi si à première vue, le statut de princesse réveille des images de richesse matérielle et de pouvoir terrestre, j’ose espérer que pour nombre d’entre nous, l’attrait de ces symboles, forces vivantes de notre inconscient, nous aide à poursuivre notre quête initiatique ! Que les fantasmes, construits dès notre petite enfance à partir de ce rêve de princesse, tendent vers la réalisation consciente d’un équilibre supérieur, d’un élargissement de la Conscience.

Devenir princesse, ne serait-ce pas notre destinée à tous ?

La destinée dont seraient inconsciemment conscients tous les enfants, ne serait-elle pas d’accepter de lâcher prise aux biens du monde, aux illusions de pouvoir, pour, peu à peu, s’enrichir de forces immatérielles acquises, si on peut en croire les contes, pour l’éternité ! 

Ce rêve de princesse qui vibre au fond de nous n’est-il pas cette nécessité que nous éprouvons toutes d’entreprendre notre voyage initiatique ? Ce voyage n’a que peu de rapport avec un périple quelconque que chacune d’entre nous effectue sur terre ou sur l’eau. Au contraire, il s’agit d’un non-voyage se déroulant en nous-mêmes, non dans notre personne physique ou biologique mais dans un lieu plus interne, un lieu au centre de nous-même, ce lieu dont nous parlons en disant : « Au fond de mon cœur… ».

Lorsque le rêve devient réalité

Conscientes de nos limites, capable de concevoir ce que nous sommes et ce dont nous rêvons, la concrétisation de la quête inconsciente d’un « devenir princesse » est un long chemin jalonné d’épreuves !

Pour notre future princesse Mathilde, tout l’art ne sera-t-il pas  de devenir princesse sans pour autant se croire Princesse. Rappelons ce que Jacques Lacan a dit à propos de Louis II de Bavière en référence à sa fonction royale : « Si un homme qui se croit un roi est fou, un roi qui se croit un roi ne l’est pas moins. » en effet, faisant corps avec sa fonction royale, Louis II ne pu assumer son rôle jusqu’au bout et fut interné. 

Si chacun d’entre nous doit veiller à ne pas confondre la personne que nous sommes avec la fonction que nous occupons,  il n’empêche qu’exercer une fonction royale n’est guère aisé car la Royauté a quelque chose de mythique ! Les mythes sont peuplés d’idoles adorées et adulées par les humains qui s’y identifient car l’image de ces dieux cultivent notre imaginaire. Jouer un rôle dans une famille royale, sans pour autant y perdre son identité, sans chercher à fonctionner pour et par le regard de l’autre, est une gageure.

Si le destin de Mathilde d’Udekem d’Acoz a tellement ému le peuple belge c’est sans doute en raison du fait que n’étant pas née princesse mais appelée à ce rôle, nous nous identifions à son vécu car il renvoie à nos aspirations secrètes, à notre quête initiatique. L’émotion du pays rejoint une émotion plus profonde en chacun de nous. N’avons-nous pas aussi notre Prince à trouver ? Celui que les psy appellent le Je intérieur, entité inconsciente et mystérieuse qui se laisse découvrir par l’intermédiaire de son ami et complice : notre Moi conscient, pensant et agissant.

Ce qui est arrivé à cette jeune femme nous touche. Devenue, de par ce qu’elle représente symboliquement, une part de nous-même, nous sommes charmées, touchées, même sans la connaître nous nous sentons proches d’elle.. Nous allons la regarder agir, s’habiller,  elle deviendra, qu’elle le veuille ou non, un « modèle » sujet à toutes sortes d’identifications.

Bon vent, à cette nouvelle figure de proue du Royaume !

Agissant comme une princesse sans pour autant se prendre pour une princesse, Mathilde d’Udekem d’Acoz rester humainement vraie et se révèle être à la hauteur de sa future tâche! Naturelle et simple elle s’est présentée, dès le premier jour, telle qu’elle est et tous, nous sommes tombés sous son charme et souhaitons que son souffle de fraîcheur continue longtemps à embaumer nos cœurs.

A quoi donc rêve une princesse ? Sans doute comme la plupart d’entre nous : à partager, accompagnée de beaux enfants, une vie longue et heureuse avec son Prince Charmant. De tout cœur nous le souhaitons à notre future Princesse Mathilde. 

Mots clés: Femmes Contes Identification