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La place du nouveau compagnon

Le respect et le bien-être de l’enfant, dans le cas d’une séparation ou d’un divorce, a déjà fait couler beaucoup d’encre. Le statut des nouveaux compagnons ou conjoints du couple séparé, on en parle moins. 

Or, il paraît évident que suite à une séparation, la manière dont l’enfant s’implique dépend non seulement de son âge et de ses dispositions propres mais aussi de la manière dont il a été investi par les adultes et notamment par le nouveau partenaire de la mère ou du père. Celui-ci peut avoir une influence bénéfique pour l’enfant si une place spécifique lui est reconnue.

Ne nous leurrons pas, tout cela n’est pas si simple. Accepter l’enfant de l’autre ne va pas de soi, pas plus que de se faire accepter par lui ! Nouer une relation demande de tisser un lien, de le nourrir, de l’entretenir. De plus, au delà de la bonne volonté, il faudra qu’opère la secrète alchimie de l’amour et du temps.

Maman dort avec un autre homme ! 

Pour des enfants en pleine phase œdipienne, une séparation peut apporter un surplus d’interrogations épineuses. L’Œdipe est un temps pendant lequel un enfant s’opposant au parent du même sexe, met tout en œuvre pour séduire le parent du sexe opposé. 

Prenons un exemple dans une constellation familiale classique. Le garçonnet, pour se forger l’image d’être « aimable » aux yeux de sa mère, pour la conquérir, tentera de ressembler à son père et de lui ravir sa place. Or, en cas de séparation, les données du problème sont totalement inversées. Le père, loin d’être séduit par son ex-femme est en guerre contre elle, et le garçonnet vivant une forte déstabilisation a plus que jamais besoin de l’amour de son père ! Quel dilemme pour le gamin, comment et à qui s’identifier pour conquérir cette mère? Quel soulagement lorsque suffisamment d’empathie circule entre le nouveau compagnon et le garçon, cela permet au petit d’avoir un modèle (l’aimé de la mère), sans qu’il ait à rejeter l’image paternelle.

Papa a une nouvelle compagne !

Certains pères partagent la vie commune avec une nouvelle femme, d'autres  se remarient, les enfants ont alors une marâtre !

L'origine du mot "marâtre" m'est inconnue mais si l'on se réfère à la rumeur publique ou à certains contes de fées, ces belles-mères n'ont pas vraiment bonne presse! Rappelez-vous celle de Blanche Neige, laide aux doigts crochus, qui n'hésita pas d'empoisonner sa belle-fille tant elle était envieuse de la beauté de la fille du Roi, son mari.

Toutes les marâtres seraient-elles des femmes acariâtres, envieuses, jalouses et essentiellement préoccupées à évincer les enfants de « l'autre »? Dieu merci, si sans doute de-ci delà, on en rencontre de pareilles, je voudrais pour ma part faire l'éloge de celles qu'il m'arrive de rencontrer et qui peuvent être pour les enfants de leur conjoint de réelles "belles" mères.

Car, il existe de "belles" marâtres.

Belles dans le cœur d'enfants qui, déchirés par un divorce sanglant, se retrouvent tiraillés d'un parent à l'autre. N'est-il, hélas, pas courant de voir des couples en discorde s'entredéchirer leurs enfants – se les arracher – en réclamer la propriété, comme si un être humain pouvait être un objet que l'on "possède.

Parfois, dans cet univers chaotique et mortel surgit un visage qui regarde avec compassion cet enfant "paumé". Ce visage peut devenir une personne rassurante, un havre de paix. Comment? Simplement en assurant un minimum de rigueur pour tenter de maintenir l’enfant hors du conflit lui redonnant ainsi confiance en l'adulte. En le mettant à sa place d'enfant qui avant tout à besoin de jouer, d'avoir des repères clairs et stables. Cette attitude réassure la sécurité de base de l'enfant immanquablement entamée suite à la séparation du couple parental, réelle secousse sismique de son univers.

Il n’a rien à me dire, il n’est pas mon père !

Si la place de la nouvelle compagne du père ne pose, en général, pas trop d’équivoque quant aux nouvelles responsabilités familiales qui lui incombe, la place du nouveau conjoint ou compagnon de la mère apparaît souvent comme plus floue. Or, le nouveau compagnon d’une mère de famille est en général très présent dans la vie des enfants de celle-ci, surtout si elle a la garde principale ! 

« Marc se mêle très peu de l’éducation de mes enfants, je pense que n’étant pas leur père il est préférable que ce soit moi qui assume l’autorité et le suivi des règles. D’ailleurs dès qu’il veut intervenir, l’aîné lui renvoie sèchement : « De toute façon, tu n’es pas mon père, tu n’as rien à me dire ! »

Les mamans craignent souvent que les beaux-pères soient trop durs, plus stricts qu’elles ne le seraient et donc elles préfèrent le voir démissionner d’une fonction d’autorité. Un petit examen de conscience du côté des mères me paraît judicieux…N’avons-nous pas parfois, vu notre sensibilité toute maternelle, un excès de crainte face à une façon d’agir plus masculine ? Quand un homme se fâche un peu fort sur un de nos enfants, souvent nous avons un pincement de cœur. En fait, les femmes voudraient que les hommes assument leur position de père mais en agissant de la même manière qu’une mère…Il nous faut apprendre à respecter la naturelle différence des sexes…

La crainte toute féminine d’une attitude de fermeté sans trop de ménagement toute masculine est une bonne excuse de ne pas soutenir le nouveau conjoint a prendre une part active dans l’autorité du nouveau foyer…Et l’enfant a beau jeu d’envoyer balader l’intrus !

Il ne s’agit pas de remplacer le père.

Bien sûr, en aucun cas le nouveau conjoint ne doit briguer une place de père en se positionnant comme le remplaçant du père ! Par contre, cet homme a le devoir d’occuper une fonction de père symbolique, à savoir d’assumer d’être le représentant de la Loi, d’aider l’enfant à se détacher du désir maternel, de soutenir la différence, d’endosser la responsabilité et la défense du nouveau foyer. Loin d’avoir à être inexistant au niveau d’une fonction d’autorité, le nouveau conjoint à l’obligation, pour le bien être des enfants, d’occuper sa place, à savoir une place d’autorité. En choisissant une mère comme compagne, il s’engage dans une responsabilité vis à vis des enfants de cette femme. Personne ne met en doute, par exemple,  la nécessaire autorité des enseignants alors pourquoi tergiverser sur le rôle du nouveau compagnon si l’on veut qu’aux yeux des enfants il soit autre chose qu’un pantin qui égaye les nuits de la mère…

Acceptons donc l’idée que l’apport éducatif d’un nouveau compagnon apporte souvent un plus aux enfants, en tout cas si c’est une personne aimante et dont les décisions sont soutenues par la mère.

Témoignage

Récemment, un nouveau compagnon me confia: "Face à un enfant dont on n’est pas le père, on éprouve un attachement beaucoup moins passionnel que s’il était le sien. J'ai la chance de pouvoir poser sur Jacques un regard tendre et serein puisque son comportement n'est pas analysé, par l’entourage, pour me juger ou me blesser.(Lorsqu’un enfant fait une bêtise, les émotions de gêne et de désillusions sont plus fortes chez le parent que chez une personne qui tout en étant attaché à l’enfant n’a pas avec lui des liens de parenté directe) Sans doute y a-t-il plus de distance que si s'était mon propre enfant mais cela n'empêche en rien l'empathie et l'affection, et de faire tout ce que je peux pour lui comme s'il était mon enfant…!"

Donner une place claire « au nouveau venu » n’entrave en rien l’exercice de la responsabilité parentale mais permet au contraire à l’enfant de se développer de façon saine ; à savoir, d’une part de garder sa place d’enfant et d’autre part de garder intact son potentiel d’épanouissement, de créativité et d’autonomie.

Au nom des enfants, je dis MERCI aux accueillantes "belles" marâtres, aux "beaux-pères" responsables qui chacun à leur manière n’hésitent pas à assumer leur part de responsabilité dans la nouvelle cellule familiale ! 

Mots clés: Famille Divorce Relation Autorité Echec Conflit