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Obésité

L’augmentation du nombre d’obèses est questionnante. Aux Etats-Unis, le surpoids concerne un adulte sur 3. En France, un adulte sur 5, en Chine, on retrouve un nombre impressionnant d’enfants uniques obèses. Pour le monde occidental, la surcharge pondérale est aussi devenue un problème préoccupant puisque le surpoids est un facteur de risque au point de vue de la santé.

Cette maladie favorise les troubles cardio-vasculaires, l’hypertension artérielle, le diabète et peut être certains cancers. En plus du fait que l’espérance de vie est diminuée par l’obésité, cette dernière est  un facteur de rejet social car les gros sont considérés comme laids et peu attirants, comme des personnes manquants de volonté, avides de relations et envahissantes. Cet ensemble de facteurs les pénalisent dans leur vie professionnelle et dans leur vie privée. 

Enfance et nourriture

L’alimentation est un facteur essentiel pour tout être vivant. Pour l’humain, c’est certain, la nourriture en plus d’être un besoin physiologique, est avant tout un bain d’affects. En naissant, l’enfant a besoin de lait mais il souhaite aussi être gavé de regards tendres. Son œil cherche à savourer les sourires suscités par sa présence, son nez se gloutonne d’odeurs d’amours, ses oreilles aiment être abreuvées de paroles accueillantes, son corps entier a soif de caresses. Bébé goûtant à ces agapes de douceurs, apprend pas à pas, à apprécier le sel de la Vie. Hélas, tous les bébés ne rencontrent pas ce bonheur. Pour certains l’aigre l’emportera sur le doux, ils connaîtront l’amertume de l’indifférence, la fadeur de l’indifférenciation ou la dure pilule de l’abandon. D’autres encore, ne recevront en réponse à toutes leurs demandes sensitives qu’une seule réponse : de la nourriture alimentaire.

Etat des lieux

Les « glandes » sont rarement les seules responsables d’un excédent de poids…mais si ce ne sont pas les glandes, de quoi s’agit-il ? La question est large et ce n’est pas en une page que l’on en fera le tour ! 

Tous les obèses ne sont pas forcément boulimiques, à savoir être taraudé par  un besoin irrépressible de « remplissage », de « compensation » au moyen de nourriture, mais tous ont de très mauvaises habitudes alimentaires qui entraînent une dominance de l’apparition des graisses par rapport à la destruction de celles-ci. 

Certaines obésités peuvent être réactionnelles suite à un évènement lié au corps ou à la psyché, c’est pourquoi la psychologie de l’obèse est inséparable de son environnement. Des problèmes psychologiques et relationnels peuvent entraîner des modifications quantitatives et qualitatives de la façon de manger et ceci parfois à l’insu de la personne qui peut ne pas avoir conscience de ce changement. On mange aussi en excès pour s’anesthésier, étouffer des pensées, des émotions, des sentiments douloureux. Certains se plaignent d’une sensation douloureuse de vide intérieur, tandis que d’autres parlent de trop plein. Manger devient un moyen de ne pas penser, de masquer les problèmes.

Souvent obésité et manque de confiance en soi s’associent. Ainsi se prennent des habitudes alimentaires où pour chaque frustration ou sentiment d’insécurité, une seule réponse est possible : manger. Ainsi, parfois, l’hyperphagie prend-elle la place de l’agressivité et le poids une valeur symbolique, celle d’avoir de la force, de prendre une place certaine.

Pourquoi l’obèse mange-t-il TANT ?

Le noyau psychologique de l’obésité se constitue souvent tout au début de la vie. 

Pourquoi certaines mères éprouvent-elles le besoin de gaver leur enfant? Les unes sont simplement mal informées ou mal influencées, d'autres valorisent excessivement la nourriture dans une confusion entre la vigueur et le nombre de kilos. Mais souvent l'erreur provient d’une motivation plus subtile. Dans les premiers mois de la vie, la nutrition implique des gestes essentiels de la communication entre les adultes et l’enfant; c'est dans cette communication que réside le défaut. Celui-ci consiste à saturer immédiatement et sans délai tout besoin et malaise par le don de nourriture. Exprimer de l’amour en donnant à manger, ce n’est pas communiquer ! Dans ce cas, la demande, l'insatisfaction sont comblés par une réponse uniforme, passe partout: la satisfaction alimentaire. Il en résulte l'annulation de la distance entre le besoin et sa satisfaction, espace indispensable pour la construction de l’imaginaire. Il en résulte des mécanismes mentaux et des habitudes qui pousseront l'enfant à résoudre toutes les difficultés et les demandes d'origine émotionnelles par le moyen matériel de la nourriture et non par l'élaboration symbolique et fantasmatique. Le transfert de la volupté de la chair à la volupté de l'esprit ne peut s’établir …

Pourquoi l’obèse mange-t-il MAL ?

On a aussi constaté une suractivité des obèses aux stimuli extérieurs et un manque de contrôle aux stimuli internes reflétant leurs besoins physiologiques. Comme me le disait un père, obèse lui aussi  « Quand nous mangeons, il n’y a pas de stop qui s’allume, c’est un trou béant  qui n’en fini pas de se remplir » Souvent l’obèse ne sait pas arrêter de manger parce que les moments de nourriture n’ont pas été structurés dans son enfance. Il n’y a pas de ponctuation de temps.

Il y a aussi cet accord tacite des parents obèses à l’obésité de leur enfant. Un autre parent raconte :« A l’école après s’être resservi quatre fois, les éducateurs refusaient de lui remplir son assiette. C’est normal, se servir quatre fois c’est déjà le double des autres. Maintenant, il revient manger à la maison à midi comme cela il peut se servir autant de fois qu’il veut. » Quel paradoxe entre le bon sens en paroles et l’impossibilité pour ce parent de mettre une limite à l’hyperphagie de son enfant! 

La souffrance de l’obèse : ne pas faire le poids

« Pour moi, manger c’est comme recouvrir de terre un foyer brûlant » Envelopper son corps d’une épaisse couche de graisse ne serait-ce pas s’entourer d’un pare-chocs qui met en sourdine passions, tensions et conflits relationnels 

Souvent dans son enfance, l’obèse ne s’est pas senti reconnu et il émet en sourdine un grand appel de reconnaissance. Il demande à être vu comme étant plus qu’un corps à nourrir, il demande à être reconnu comme étant  « quelqu’un ». Mais paradoxalement dans le symptôme de l’obésité, c’est surtout le corps « gros » qui est vu et reconnu… et de façon négative car il est sujet à regards étonnés et quolibets ! « Manger est une façon de ne pas dire, de rentrer dans le brouillard, d’occuper sa bouche à autre chose qu’à communiquer. Quand on est gros, on ne doit pas parler, on montre avec le corps qu’on est là ! »  A l’entendre, on pourrait imaginer que pour l’obèse, manger est une manière d’avaler sa pulsion, d’imposer le paradoxe du manque d’existence, d’identité reconnue par une présence corporelle incontournable.

La souffrance est donc double, non seulement l’obèse n’est pas reconnu dans son projet différent que celui d’être gros mais au contraire on ne voit chez lui que le fait de sa grosseur. Résultat des courses : manger encore plus pour chercher à éteindre le foyer brûlant de la méconnaissance.

De plus en plus d’enfants obèses

Aux Etats-Unis, un quart des enfants souffrent d’une surcharge pondérale, un chiffre qui a doublé en une génération. En Belgique 11% des enfants ont une surcharge pondérale…Avec le temps, l’excès de poids devient permanent, l’expression « cela s’arrangera avec le temps » n’est pas exacte ! Si on ne peut nier une prédisposition génétique et certains facteurs psychologiques, dans la mise en place de l’obésité l’impact des mauvaises habitudes alimentaires et du manque d’exercice est très important. 

Mauvaises habitudes alimentaires et manque de mouvement sont toujours liés. A force de grossir, l’obèse acquiert un rythme plus lent. Reste à savoir s’il ne bouge pas parce qu’il est gros ou s’il devient gros parce qu’il ne bouge pas ? Une chose certaine : l’obèse à peur de bouger, au propre comme au figuré. La croissance actuelle du nombre d’enfants en surcharge pondérale peut trouver une raison d’être dans une vie sociale qui ne stimule plus le mouvement. Au retour de l’école l’enfant ne joue plus dehors pour se défouler mais se retrouve souvent devant la télévision ou l’ordinateur avec une boisson sucrée et des chips pour toute compagnie…Et si cela engendrait solitude et colère enfouies derrière l’écran adipeux de la passivité ? 

Notre société favorise un environnement riche en nourriture (d’ailleurs délicieuses) ce qui est tentant et de plus notre société privilégie le quantitatif au détriment de la qualité (il suffit de voir le pop corn qui se vend en seau et non plus en sachet !). Devant cet état de fait n’est-il pas de la plus haute importance que les parents favorisent dès le plus jeune âge une alimentation équilibrée, fassent boire suffisamment d’eau à l’enfant et fassent des repas un événement familial ? Par ailleurs il est indispensable d’inciter l’enfant à se remuer en le stimulant à pratiquer quotidiennement une activité par laquelle il met son corps en mouvement.

Attention, obliger l’enfant obèse à suivre un régime strict n’est sans doute pas le meilleur des remèdes ; cela peut aboutir à ce que l’enfant fasse une fixation sur la nourriture, obsession qui risque d’affecter son pouvoir de concentration et d’attention,. Il vaut mieux prendre comme objectif qu’il conserve son poids, car en grandissant le rapport poids/taille s’améliorera de lui-même, lui apprendre à manger autrement (lors des repas et pas n’importe quand) et l’inciter à se déplacer. Laisser les sentiments de culpabilité et les récriminations à la porte…, d’ailleurs les mensurations idéales ne s’appliquent qu’à peu de personnes !

Il ne suffit pas de suivre un régime…

Etre obèse peut être une manière de trouver une solution à ses problèmes, l’obésité servant d’écran aux problèmes. Manger procure un plaisir facile et immédiat qui permet de combattre à la fois le vide interne, une insatisfaction globale, l’anxiété et les états dépressifs. 

Nombreux sont les obèses qui cherchant à maigrir réalisent qu’ils mangent trop et mal comme s’il fallait d’une façon ou d’une autre colmater les trous du désir, occulter des deuils et des tristesses. Se contenir dans une épaisse enveloppe de chair pour retenir au fond d’eux-mêmes des colères non-dites, des tentatives de se différentier.

Pour toutes ces raisons, presque toujours, maigrir durablement est difficile. Aussi, pour celui ou celle qui veut guérir de cette maladie, en plus du régime, il lui sera indispensable de connaître les enjeux de son obésité… ce qui nécessite une remise en question qui analyse le comportement alimentaire. Mais vu sous cet angle, n’est ce pas une aventure qui peut enrichir la vie ? 

Mots clés: Alimentation Souffrance Santé Nourriture