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A la découverte du sexe

Lorsque l’on est un petit bout de chou, découvrir son corps, quoi de plus normal. Mais lorsque cette découverte se porte avec une certaine insistance sur le sexe, voilà qui entraîne parfois une levée de boucliers !

L’enfant : un être sexué ?

Non ! L’enfant n’est pas un lutin asexué qui, un jour, plus tard, deviendra un homme ou une femme. C’est une réalité incontournable, dès sa conception le sexe d’un enfant est déterminé ; même si dans notre fantasme d’adulte nous avons parfois bien de la peine à nous imaginer nos petits comme étant des êtres sexués dotés d’un désir et de pulsions !

« Un enfant n’a quand même pas de pulsions sexuelles », se disent plus d’un. L’attirance sexuelle du petit pour le parent du sexe opposé est encore pour beaucoup une chimère de psy, et pourtant, il suffit de regarder et d’écouter … De plus, ce n’est pas parce qu’il est impubère qu’un enfant ne porte pas d’intérêt à son sexe et qu’il ne retire pas un certain plaisir à se masturber.

Ainsi, à la notion de sexe est liée la notion de plaisir et aussi éventuellement de plaisir solitaire…Certains adultes pensant encore que la masturbation est un signe de perversion, interdisent avec angoisse toute investigation anatomique portée par l’enfant à l’encontre de son sexe. Ils espèrent ainsi lui éviter la découverte du plaisir masturbatoire dévolu grâce à la caresse. D’ailleurs leurs mimiques dégoutées ont vite fait d’écrouer l’érotisme et d’instaurer la terreur de tout ce qui concerne le bas ventre !

Stress devant la masturbation

Deux millénaires de culture judéo-chrétienne ne nous ont pas appris à être détendu face à la question du corps ! Moins encore en ce qui concerne la sexualité !

Que de livres n’ont-ils pas décrits les dangers dramatiques de la masturbation par laquelle, enfants et adolescents se masturbant, étaient stigmatisés comme porteurs de signes de perversité et de dépravation. Ce « trouble grave » pouvait les conduire à la criminalité, à l’idiotie ou à la surdité ! Heureusement de nos jours pour beaucoup d’adultes, si un enfant chipote à ses organes sexuels, s’il y prend du plaisir cela ne signifie plus d’emblée qu’il a une tendance déviante. N’empêche, ce comportement inquiète encore certains qui ne peuvent s’empêcher de faire des réflexions malheureuses du genre : « Si tu continues, on va te le couper ton zizi » ou « Arrête, ce sont des sales manières ! »

Or même si elle n’est pas un fait généralisé, la masturbation est courante entre trois et sept ans. Vers 7 ans, parce que connu le corps est un peu désinvesti au bénéfice des intérêts sociaux et intellectuels et la masturbation se calme pour reprendre vers 12, 13 ans lorsque les potentialités d’un corps nouveau, pubère cette fois, sont à découvrir.

Se masturber pour lutter contre un état dépressif

Un enfant jeune ou plus âgé qui se masturbe énormément, au point que cela devient une activité obsédante doit attirer notre attention. Souvent, ce comportement signe la traversée d’un vécu de désarroi et l’enfant élit la masturbation comme un moyen de lutter contre l’angoisse suscitée par un état dépressif. En effet, le sexe est le siège même de la Vie ; lorsque pour une raison ou une autre un enfant se vit de façon négative au regard de ses proches, il craint de sombrer dans un engourdissement psychique mortel et il cherche un sentiment de revitalisation par la masturbation. Ainsi, son corps investi comme lieu de plaisir, lui permet de tenir le coup face à la vie, il est utilisé comme rempart contre une poussée dépressive ; à travers lui, l’enfant se console et se rassure de trouver encore « quelque part » un plaisir à prendre ou à vivre.

La masturbation d’un jeune enfant, accompagnée d’imagination, n’a rien à voir avec la masturbation de la puberté ; c’est un jeu rythmé qui représente une technique de sécurisation. Cette technique, geste instinctif de se cramponner à ses organes génitaux, réapparaît d’ailleurs, même chez des adultes, lorsqu’on se sent menacé.

Quand la culpabilité s’en mêle !

Contradiction des temps, alors que de nos jours le sexe et tout ce qui à trait à la sexualité est étalé, sans ambages, au grand jour, il n’est pas rare de rencontrer des enfants qui sont profondément écœurés par tout ce qui touche à « faire l’amour ». A l’étonnement de leurs parents, plutôt cool sur le sujet, ces enfants manifestent un dégoût profond et une angoisse face à la question du sexe. Décidément, le message quant à la beauté de la sexualité n’est pas encore clair !

Il n’est pas rare de voir ces mêmes enfants associer masturbation et dégoût, s’imaginant qu’en agissant de la sorte ils agissent mal, ils font une faute grave et interprètent alors les ennuis quotidiens qu’ils encourent (comme tout un chacun) comme le signe d’un châtiment de Dieu. L’intensité de la culpabilité enfonce l’enfant, déjà mécontent de lui, dans un cercle vicieux où il se croit encore plus mauvais et fautif.

Certains enfants se masturbent ouvertement, d’autres s’en cachent. De toutes façons, il est important de les rassurer quant au du bon droit qu’ils ont de se faire du bien avec un corps qui leur appartient ; tout en les enjoignant à pratiquer cette activité dans un lieu personnel, leur vie privée ne regarde qu’eux, ils ont à respecter leur intimité.

Cependant lorsque l’on constate une masturbation intense qui peut se révéler comme étant un palliatif pour ne pas tomber dans un état dépressif, il faut être attentif à ce qui pourrait être la cause du mal vécu de l’enfant et y trouver remède. Parfois une aide extérieure s’avère alors indispensable pour comprendre où le bas blesse afin d’aider l’enfant à réinvestir positivement l’entièreté de son être, permettant ainsi à l’énergie vitale de circuler de façon constructive et nourrissante pour son psychisme.

Plutôt que de condamner la masturbation et du même coup l’organe dont elle est issue, l’important n’est-il pas, à notre époque où le sexe est galvaudé et mis à toutes les sauces, de revaloriser les données de « l’Amour » ? Au lieu de mutiler l’éthique du désir par des attitudes négatives ou culpabilisantes ou dévalorisantes, n’est-il pas d’une grande nécessité de susciter la valeur éthique de l’érotisme incluse dans le désir génital appelé à ordonner toute vie d’homme et de femme ?

Mots clés: Sexualité Corps Culpabilité