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Dans un seul prénom, trois enfants

Ne serait-il pas intéressant de comprendre ce dont peut être porteur le prénom que nous donnons à nos enfants ? La charge émotionnelle qui y est contenue est sans doute bien plus grande qu’il n’en apparaît à première vue…

Notre FILS s’appellera « Camille ».

Le choix du prénom est laissé à l’arbitraire parental. En général, ce choix est le résultat d’une longue concertation entre les parents. Incontestablement, ils estiment ce geste important et, en général, cherchent un prénom qui les séduit et est, à leurs yeux, chargé de prémices positifs. Ainsi, par exemple, on le conjuguera au nom de famille pour voir si cela ‘sonne bien », si l’assemblage des deux ne prête pas à moqueries.

Un prénom se choisit rarement par hasard, souvent il est référé à l’Histoire ou à l’histoire familiale ou personnelle des parents. « Nous avons choisi Camille car c’est le prénom donné, à chaque génération, à l’aîné de famille ». D’autres parents opteront pour un prénom qui rappelle un héros de film, de roman, de la mythologie, de l’Histoire, etc.

Donner un prénom c’est, de la part des parents, poser un geste sacré. Ils souhaitent que l’enfant hérite des vertus, des valeurs ou des forces incarnées par ceux qui ont porté ce prénom ou par ce qu’il signifie. Appeler son enfant Aurore ou Capucine n’est pas sans lien avec les beautés de Dame Nature. Que de Victoria ou de Désirée sont nées pour claironner à la ronde le bonheur d’avoir un enfant après plusieurs années d’attentes !

N’est-il pas intéressant pour chacun d’entre nous de connaître l’origine du choix de notre prénom? Cela peut se révéler un enrichissement fondateur.

Camille c’est aussi « MON Camille », l’enfant de mes rêves.

Lorsqu’un parent choisit le prénom de son enfant, immanquablement il projète dans cet enfant tous ses espoirs parentaux. Ceux-ci sont différents pour la mère et pour le père. En effet, ces projets, nous les forgeons, depuis notre tendre enfance, depuis que nous sommes capables de nous imaginer parent. « Plus tard quand je serais grande j’aurai un fils champion de tennis » avait imaginé la mère de Camille tandis que son mari, depuis son adolescence, espère avoir un fils qui reprendra l’affaire familiale car lui a préféré choisir une autre voie…et il a déçu son père…

Ainsi dans l‘enfant réel, que nous avons doté d’un prénom,  nous ne pouvons nous empêcher de projeter dans notre « Camille » intérieur, notre enfant du rêve qui réaliserait nos désirs, qui répondrait à nos attentes et nos espoirs, qui serait l’enfant idéal que nous n’avons pas été ou encore l’enfant idéal qui nous permette d’imaginer que nous sommes des parents idéaux !

Mais l’enfant de la réalité est parfois loin de l’enfant du rêve….   « Je suis déçu que Camille ne soit pas suffisamment passionné de musique pour faire, sans sourciller, chaque jour son quart d’heure de piano… Moi, j’ai, toute mon enfance, rêvé de faire du piano mais mes parents estimaient cela superflu. » raconte le père de Camille

Camille c’est aussi « un ENFANT »

Notre enfant représenté par son prénom, à la fois référé à l’histoire du monde des hommes et à nos attentes secrètes est aussi (et ou l’oublie trop souvent) un enfant. Tout simplement un enfant parmi d’autres.

En effet, lorsque à la naissance un prénom est attribué à l’enfant on ne peut savoir à l’avance quelle réalité ce nom recouvrira ! Car chaque enfant viendra nouer de façon unique et imprévisible sa maille nouvelle au chaînon de l’histoire familiale

Lorsque le petit Camille se retrouve sur les genoux de sa mère « qui a toujours rêvé d’un fils doux et câlin », la voilà désarçonnée même, osons le dire, déçue… Car son Camille gesticulant est plus porté à faire de la boxe que des puzzles ! « C’est déroutant et décevant. Nous avons l’impression d’avoir raté quelque chose, il n’est pas l’enfant tel que nous espérions. Lui qui, plus que tout autre, devrait être l’honneur de la famille... De plus son prénom est aussi celui du héros d’un roman que j’ai tant aimé. Ce Camille-là, était un homme doux et conciliant. J’ai toujours rêvé d’un garçon différent de mon frère qui en a fait voir de toutes les couleurs à mes parents. »

N’oublions-nous cependant pas que cet être dans lequel nous investissons tant d’amour et de temps, que nous avons dotés d’un nom plein de promesses et de références illustres, est aussi simplement un enfant. Un enfant qui doit grandir selon les règles de l’enfance dans la spécificité de l’énergie qui l’habite. Qui, selon les âges qu’il traverse, déçoit et fatigue ses parents.. Qu’il ne peut être à plein temps le « Camille héros» relaté dans l’Histoire sociale, culturelle ou familiale, ni  remplir à plein temps le rôle du « Camille idéal », cet enfant du rêve qui devrait combler toutes les attentes parentales, mais qu’il doit surtout devenir « Camille » et s’ouvrir aux promesses dont il est porteur…

Ce petit Camille, passionné de foot et non de tennis, qui n’a pas peur de s’opposer de façon non douce et conciliante, est l’enfant qui part à la découverte de son individualité. Cherchant ainsi à connaître le plein sens des mots « JE, Moi, Camille » 

Mots clés: Enfance Identification Attachement