Eloge aux belles-mères
Celles qui feront l'objet de mon propos d'aujourd'hui ne sont pas les mères respectives d'un homme et d'une femme unis par le lien du mariage. Je m'adresse ici aux deuxièmes épouses de veufs ou d'hommes divorcés et nantis d'enfants d'un premier lit, celles appelées marâtres…
L'origine du mot "marâtre" m'est inconnue mais si l'on se réfère à la rumeur publique ou à certains contes de fées, ces belles-mères n'ont pas vraiment bonne presse! Rappelez-vous celle de Blanche Neige, laide aux doigts crochus, qui n'hésita pas d'empoisonner sa belle-fille tant elle était envieuse de la beauté de la fille du Roi, son mari.
Toutes les marâtres seraient-elles des femmes acariâtres, envieuses, jalouses et essentiellement préoccupées à évincer les enfants de "l'autre?
Dieu merci, si sans doute de-ci delà on en rencontre de pareilles, je voudrais pour ma part faire l'éloge de celles qu'il m'arrive de rencontrer et qui peuvent être pour les enfants de leur conjoint de réelles "belles" mères.
Il existe de "belles" marâtres.
Belles dans le cœur d'enfants qui déchirés par un divorce sanglant se retrouvent tiraillés d'un parent à l'autre. N'est-il, hélas, pas courant de voir des couples en discorde s'entre déchirer leurs enfants – se les arracher – en réclamer la propriété comme si un être humain pouvait être un objet que l'on "possède"…? Hélas oui, il est de ces parents qui prenant l'enfant comme ballon de foot se l'"envoie", le "récupère" (parfois tout entaché de la mauvaise influence de l'autre…), le "garde" à moins de le menacer d'être "renvoyer" à l'autre si…
Ainsi on arrive parfois à la triste constatation de se retrouver face à des enfants littéralement morcelés moralement et psychiquement; totalement déboussolés à force d'être au cœur d'un conflit. Effectivement, lorsque l'enfant devient une arme pour détruire l'autre, les mots éclatent comme des bombes, l'enfant n'a plus qu'a, pour survivre au cataclysme, se boucher les oreilles et se fermer les yeux sur la vie…
Parfois, dans cet univers chaotique et mortel surgit un visage qui regarde avec compassion cet enfant "paumé". Ce visage peut devenir une personne rassurante, un havre de paix. Comment? Simplement car elle lui redonne confiance en l'adulte en assurant un minimum de rigueur pour tenter de le maintenir hors du conflit. En le mettant à sa place d'enfant qui avant tout à besoin de jouer, d'avoir des repères clairs et stables. Cette attitude réassure la sécurité de base de l'enfant immanquablement entamée suite à la séparation du couple parental, réelle secousse sismique de son univers.
Temoignage
Récemment, une "marâtre" me confia: "Quand ce n'est pas votre enfant on n'a pas la même passion. Mais j'ai la chance de pouvoir poser sur lui un regard tendre et serein puisque son comportement n'est pas analysé pour me juger ou me blesser. Sans doute y a-t-il plus de distance que si s'était mon propre enfant mais cela n'empêche en rien l'empathie et l'affection, et de faire tout ce que je peux pour lui comme s'il était mon enfant…!"
Au nom des enfants, à ces "belles" marâtres je dis MERCI et dans la foulée ces remerciements vont bien aussi sûr aux "beaux-pères" qui le méritent!