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Et soudain…l’hôpital

Au même titre que les adultes, les enfants ne sont pas épargnés des coups durs de la vie, de ces moments où tout bascule, où rien n’est plus comme la veille. Certaines vies doivent faire face à des chocs spectaculaires comme des accidents – des décès de proches, évènements qui se marquent de fracas et d’agitation.

D’autres sont agressés par certaines maladies qui s’installent sournoisement sans crier gare ; si elles ne sont pas mortelles, elles n’en sont pas moins lourdes à porter.

Parmi celles-ci se trouve le diabète. Etrange maladie qui permet de vivre comme tout un chacun tout en astreignant celui qui en souffre à « vivre pas comme les autres ».

Devenir soudainement diabétique

Soudain, suite à certaines plaintes somatiques tels que des signes de soif ou d’amaigrissement, un pronostic s’énonce : « Diabète ? »…

Voilà notre Nestor, hier un enfant comme tous les autres, qui se retrouve du jour au lendemain à l’hôpital. A 10 ans ce n’est pas évident de comprendre ce qui se passe.

« L’hôpital c’est très très grand, énorme, ça impressionne. Il y a tous ces patients qui ont des maladies bizarres. Certains sont tout maigres, d’autres tout gros. Que pourrait avoir cette fille de 20 ans qui partage ma chambre et qui est toute petite ?  Je savais que dans un hôpital il y a beaucoup de personnel mais quand on voit tous ces gens ça fait quand même beaucoup… » Nestor découvre l’hiatus entre théorie et pratique, savoir ce que c’est un hôpital et le vivre sont deux réalités bien différentes…

Ce n’est vraiment pas évident d’être soudain largué dans une ambiance étrange, tout est nouveau et pourtant le corps de Nestor ne semble en rien différent de ce qu’il était hier, hier où il dormait encore tranquillement dans son lit.

« La première nuit cela fait peur. On a plein de doutes, on ne sait pas ce qui va arriver. »

Peur

Une fois rentré en clinique commencent des examens et l’accommodation au traitement. Ceci n’est guère une partie de plaisir.
« Parfois il y a une mauvaise nuit, lors on a vraiment peur. Il y a des incidents à répétition (vomir – revomir – avoir mal) Quand c’est fini et que l’on ne dort pas encore ce qui fait peur c’est : « Vais-je encore savoir dormir ou bien tout cela va-t-il recommencer ? »

L’inconnu fait toujours peur mais quand cet inconnu est un questionnement aussi direct et concret sur la Vie, la Santé et…la Mort, c’est de la peur vécue, de la peur que l’on touche du doigt.

« Quand on m’a dit que cela durerait toute ma vie, jusqu’à 20 ans, je me disais «  Qu’est ce qui va m’arriver ? Toutes ces piqûres ! » » A 10 ans « toute la vie » cela veut dire 20 ans, un temps long du chemin jusqu’à l’âge adulte…

Impuissance de l’enfant

« Qu’est ce qui m’arrive ? Pourquoi ça m’arrive ? Qu’est ce que j’ai fait ? » Milles questions surgissent, questions qui restent sans réponses. La  Mort est là, sans cesse présente dans les tentatives de réponses. Pourquoi ? Pas de réponse. Qui pourrait en donner une ?
Fini l’insouciance d’hier. Pourquoi ? Qui me veut ce mal ?

« Je suis horrifié à l’idée que je devrai toujours manger à des heures précises. C’est horrible quand on est affamé et qu’il faut attendre une demi-heure après la piqûre. »

Autre question lancinante : « Qu’est ce qui va changer, comment ? » Ces enfants doivent faire un gigantesque travail d’élaboration de leur image du corps, faire ce chemin de Réconciliation avec un corps qui vous a joué un sale tour. Lorsque l’on tombe sous le joug d’une maladie, tout individu est confronté au choc de devoir accepter que volonté et esprit ne sont pas maîtres du corps. Il y a cette prise de conscience d’un fait souvent gommé, (surtout à notre époque où l’on croit tout dominer) que notre corps mène sa vie, comme il l’entend et en dehors de nos désirs. « J’ai beau vouloir ne pas avoir le diabète, mon corps a choisi de l’avoir… » Douloureuse prise de conscience de l’impuissance de l’humain face au courant de la vie…

« Vais-je devenir un individu à part ? » Les adultes gravitant dans l’entourage de l’enfant peuvent par leurs angoisses ou leur confiance influencer l’élaboration de la nouvelle vision que l’enfant construit de lui-même.

L’adulte, à la fois impuissant et guide

Tous ceux qui entourent ces enfants frappés par le destin se sentent impuissants devant « cette peur » qui habite le temps d’adaptation à la maladie. Que peut-on faire d’autre qu’accueillir cette peur, lui donner droit de cité, droit de se dire, de se vivre et de se dépasser !

D’ailleurs Nestor nous dit : « Parler avec les docteurs fait se sentir plus en sécurité. Quand ils sont là, on a poins peur. » Pas que les médecins, sans doute, aident à avoir moins peur. Notre regard sur un enfant en souffrance peut être un phare qui guide dans l’obscurité de la peur.

Bien sûr, c’est l’enfant et lui seul qui pourra effectuer ce difficile travail d’adaptation à la maladie mais les attitudes de l’entourage seront des points d’ancrage déterminants pour la création de « sa nouvelle image » de lui-même.

Mots clés: Enfance Peur Santé Nourriture Identité