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Etre uniquement « parent d’élèves » !

« Qu’as-tu d’unique aux yeux de ton père ? » demande une dame à Julie, âgée de 13 ans et en plein échec scolaire. La réponse fuse d’une traite : « Mes points ! Je suis la moins bonne de la famille. »

Interloqué par cette réponse inattendue, le père reconnaît : « Je ne suis pas de cet avis. Mais je me rends compte que presque chaque soir,  avant même de lui dire bonjour, je lui demande ses notes ! »

Ne constate-t-on pas, que trop souvent,  dès l’entrée à l’école, les parents se transforment en « parent d’élève ». Jaugeant leur enfant au poids de ses points, ils ne voient, en lui, plus qu’un élève. C’est dans cette réduction de l’identité de l’enfant que prennent source toute une série d’échecs scolaires. En effet, ne supportant plus cette réduction et cette pression, l’enfant  « craque. » Il ne se sent plus à la hauteur. Il perd toute confiance en lui, estimant qu’il déçoit ses parents. Il se met en retrait, il se sent « nul », accumule les échecs, prend une position d’exclu.

L’enfant a besoin de se sentir exister aux yeux de ses parents. Parfois, persuadé de ne pas être à la hauteur de leurs attentes, il choisit d’exister dans la négative. Il porte alors son étiquette de « mauvais élève » comme une malédiction ou comme une bannière pour pouvoir exister autrement. C’est cela ou mourir !

Otages de l’angoisse parentale

La scolarité de certains enfants tient aujourd’hui du parcours du combattant. Otages de l’angoisse de leurs parents, prisonniers de leurs injonctions de réussite, ils portent dès leur plus jeune âge un fardeau qui risque d’influer sur leur avenir.

Selon sa personnalité l’enfant recevra le « Il faut réussir, rends-toi compte de la chance que tu as de pouvoir étudier » comme un boulet à traîner ou une contrainte dont il s’accommodera. A moins qu’il ne rejète cette injonction et transmute «  le scolaire » en catalyseur de tous les conflits avec l’autorité parentale.

Un autre cas de figure se présente parfois. La chape de plomb de l’angoisse parentale amenant certains enfants à devenir de brillants élèves ! En général, c’est lorsque les  résultats scolaires sont mauvais que les parents s’inquiètent. Quand les notes sont bonnes, on pense que tout baigne. Or la loyauté à faire briller l’étoile parentale peut être lourde de conséquences. Nombre de ces enfants présentent une difficulté à être eux-mêmes. Ils font ce qu’on attend d’eux mais éprouvent une incapacité à exprimer leur propre désir. Cherchant, dans tout ce qu’ils disent ou font, à être le reflet de l’image qu’ils pensent qu’on attend d’eux. Leur plus grande fragilité sera d’être extrêmement manipulables.

Ecole : une obligation stressante !

Arthur, 11ans, part volontiers à l’école et pourtant ses points sont exécrables ! Quand on lui demande s’il aime l’école, il répond : « Ce que j’ai beaucoup se sont les récréations. » « Comme je te comprends, soutient le père, Moi aussi j’aimais les grands jeux lors des récréations. Nous sommes contents, ta mère et moi de te voir partir d’un si bon pied, le matin, vers l’école. Cela nous faire plaisir de te payer une école où tu t’amuses. » Silence. Le fils observe son père avec un regard en point d’interrogation. « Comment! Tu payes aussi les récrés ? Je croyais que les parents ne payaient que les études ! » Souvent, les enfants imaginent qu’aux yeux de parents l’école est uniquement de formation à la connaissance et non un lieu de vie. Pour eux, seule la réussite scolaire importerait.

Nombre d’enfants sont stressés par la place que prend le scolaire dans la vie familiale. Mis à part la course contre le temps chaque matin ; l’angoisse parentale face au bulletin ; la pression mise face au savoir à acquérir ; la phrase couperet « Si tu étudies mal tu n’arriveras nulle part » glace les sangs.  « Arriver nulle part » ce n’est pas arriver loin…et implique comme corollaire que celui que l’école n’intéresse pas est nul et sans avenir.

Un ensemble d’attentes et de désappointements, attise les conflits parents-école avec des récriminations du genre : « Faites quelque chose – ne pouvez-vous pas le cadrer plus ? » ou « Ne le cadrer pas trop car il ne faut pas brimer un enfant ? » etc. Ainsi, l’enfant « élève » devient parfois un objet autour duquel les adultes s’affrontent ou font coalition. Par exemple : cet objet appelé enfant DOIT se concentrer car il FAUT qu’il avale sa matière. S’il ne se concentre pas, petit robot mal réglé, on va le remettre en état à coups de Rilatine (une amphétamine !). Mais pense-t-on à se poser la question : « Pour quelles raisons son attention est-elle attirée ailleurs ? »

Appel à une aide extérieure

Puisque la réussite scolaire apparaît être un préalable à la réussite sociale, les parents y sont vigilants. Cependant, souvent, ils n’ont ni le temps, ni l’envie de jouer les profs à la maison. Heureusement ! Il n’y a pas pire poison dans la relation mère-enfant qu’une mère qui s’énerve sur un enfant  chez qui « ça ne rentre pas ». Et plus la mère s’énerve, au moins l’enfant peut rassembler un minimum de concentration pour être performant. C’est pourtant ce que sa mère attend. Dramatique cercle vicieux. Les séances de révisions se transforment alors en pugilat. L’une imaginant la mauvaise volonté de l’enfant et l’autre tétanisé par l’exaspération qu’il provoque. Chacun des protagonistes s’en ressort le cœur brisé.

Alors, pour la paix et la joie des âmes, pourquoi ne pas sous-traiter cette tâche ? Un enfant restera bien moins longtemps sous perfusion intellectuelle, si le soutient qu’il reçoit vient d’une personne extérieure. Si vraiment, cette aide extérieure est impossible alors que le père s’en charge ! Pas  qu’ils fassent mieux que la mère mais ils sont plus adéquats. Pourquoi ? Simplement parce que, en général, ils sont narcissiquement moins blessés, face aux difficultés de leur enfant. Cela leur permet d’être moins patients mais moins explosifs, moins compatissants donc moins enclins à « y passer des heures »…

Un petit conseil : « mères s’abstenir » !

Repenser notre message de vie.

Le monde que l’on propose aujourd’hui est un monde de consommation et d’immédiateté. Pour y trouver sa place, nous prônons : « Il faut de l’argent ! C’est pourquoi il faut étudier pour avoir un diplôme.» Les études sont-elles ce qui permet d’avoir le plus rapidement beaucoup d’argent ? Devenir dealer de drogue ne permet-il pas d’arriver bien plus vite à cette fin financière… ?

Insuffler aux enfants qu’il faut « apprendre » pour avoir de l’argent, ne me semble pas une voie royale. Leur expliciter l’importance « d’apprendre » pour comprendre ce qui nous arrive, pour donner un sens à notre vie, pour penser le monde, pour partager notre vision des choses aura sans doute plus de sens. Tout comme l’effort physique permet de devenir conscient des capacités de notre corps, de notre force, l’effort intellectuel permet de mettre des mots sur des idées.

Soyons cohérents ! En proposant aux jeunes comme idéal la jouissance immédiate, le tout tout de suite, il est incohérent de vouloir aussi qu’ils fournissent des efforts scolaires pour retenir une matière souvent rébarbative qui ne leur rapporte aucune satisfaction immédiate ! Réapprendre aux jeunes à « attendre » leur permettra de donner du sens à l’effort. Quel qu’il soit !

Si l’éducation est uniquement axée sur l’acquisition de savoirs et non pas un incitation à la réflexion, les adultes de demain ne seront pas formés à acquérir une pensée personnelle. Ils n’auront comme possible réponse à la vie que la soumission à l’économie de marché. Ou la violence pour crier leur solitude… 

Mots clés: Ecole Avenir Angoisse Performance