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Fratrie et école

Avoir plusieurs enfants, voilà un projet bien honorable qui, par ailleurs, apporte des joies insoupçonnées mais … aussi quelques dilemmes ! Une des tâches éducatives essentielles n’est-elle pas d’aider chaque enfant à trouver sa place dans la famille et dans la société ?

Aussi, le choix des conditions scolaires de la fratrie s’avère digne de réflexion.

Que de questions !

Le premier univers d’un enfant se révèle être sa famille, son premier bain social extérieur à celle-ci, sera l’école. Celle-ci va-t-elle disperser ou renforcer les liens fraternels ? Pour son épanouissement est-il préférable de faire évoluer chaque enfant dans un environnement scolaire spécifique ? Ou est-ce préférable qu’une fratrie fréquente un même établissement afin de renforcer les liens de connivence ? Cette solution va-t-elle créer plus de complicité ou au contraire faire flamber les rivalités ? Ou faut-il plutôt prendre comme référence le fait que tous les enfants soient différents et qu’une même école ne peut être idéale pour tous ? Dans ce cas, faut-il mettre chaque enfant dans une école différente ?

Ne croyez pas que j’ai la réponse à toutes ces questions, loin de là ! Mais sans doute se les poser est déjà un premier pas vers une solution adéquate.

Une même école pour tous ?

« Pas loin de chez nous, se situe un établissement scolaire de bonne réputation. Nos quatre enfants fréquentent cette école ; bien sûr certains s’y trouvent mieux que d’autres mais nous estimons que les enfants doivent apprendre à s’adapter. Après tout dans la vie on ne se retrouve pas toujours dans le milieu rêvé ! » explique Jacques.

Pourquoi pas ? Après tout, le milieu scolaire peut se révéler être un terrain ou les solidarités familiales se déclenchent ou se construisent. Il faut cependant être attentif à ce que la proximité scolaire ne renforce pas des relations de rivalité ou de compétitivité dévalorisantes pour l’un ou l’autre.

Des écoles différentes ?

« Je trouve qu’il est très important que chaque enfant puisse évoluer dans un milieu qui lui convient. Nous avons trois enfants et chacun va dans une école différente. L’aîné se débrouille pour se rendre aux cours par ses propres moyens, nous conduisons les plus jeunes. Bien sûr, c’est une charge et un stress à cause du timing mais pour nous le jeu en vaut la chandelle » commente Anne.

Pourquoi pas ? Si les parents estiment que les enfants disposent de caractères trop différents pour trouver leur bonheur et s’adapter à un même type de philosophie scolaire. Un enfant très structuré et se concentrant aisément tirera grand bénéfice d’un enseignement favorisant une pédagogie active, à savoir stimulant un apprentissage de manière plus autonome et respectant le rythme et les intérêts de l’enfant. Cette même pédagogie peut se révéler peu efficace pour la prise en charge d’un enfant plus centré sur l’autre que sur lui-même, plus enclin à tester les limites et à papillonner qu’à s’investir personnellement dans une création ou une découverte. Celui-là peut se sentir mieux encadré et stimulé à faire un effort dans une école plus traditionnelle.

Aujourd’hui, le rêve de nombre de parents est de pouvoir choisir pour chaque enfant l’école qui lui convient le mieux. Je connais une famille de 4 enfants qui fréquentent chacun une école différente mais à quel prix… L’amour de nos enfants ne doit pas nous amener à prendre des solutions intenables ou épuisantes car, ce dont les enfants ont certainement le plus besoin ce sont des parents en bonne santé et ayant le temps de faire autre chose avec eux que des navettes….

Gare aux comparaisons !

Qu’une fratrie fréquente la même école ou des établissements différents, le piège à éviter par les adultes sera celui, pourtant à portée de main et bien tentant,… de la comparaison.

Deux enfants peuvent avoir une complicité à commencer un jeu et une constante à les terminer en disputes ! Ici, la rivalité apparaît comme étant un moteur important dans leurs activités, ce qui les amène à avoir des liens un peu sauvages… ! Dans ce cas, il n’est guère aisé d’avoir, en plus, à assumer cette rivalité sur le plan scolaire. Ainsi Julien témoigne : « Lorsque nous devions réciter les leçons avec Papa, le stress s’était à qui serait le moins mauvais. On a toujours peur de faire pire que l’autre. » Sans doute est-ce plus adéquat, en cas de forte rivalité de veiller à ce que les enfants ne se retrouvent pas dans un parcours scolaire identique. Rien n’empêche, par exemple, si ces enfants fréquentent la même école, d’être attentif à ce qu’ils aient des titulaires différents.

Deux enfants en forte compétitivité doivent pouvoir se forger sur des terrains différents. Dans le cas contraire, ils s’arrangeront pour susciter des commentaires, des comparaisons de la part de l’entourage et même si le proverbe dit « Comparaison n’est pas raison », trop souvent les comparaisons sont à la base des mésententes les plus profondes car elles nourrissent la lutte pour le Pouvoir. S’installe alors des rapports de forces dans lesquels il y a toujours un qui doit s’affirmer par rapport à l’autre. Faire de chaque instant de la vie  un challenge entre frères et sœurs n’est ce pas aller à contresens de ce qu’une fratrie puisse être un lieu où « l’on peut se reposer » en toute confiance…

Lorsque deux enfants sont plus complémentaires que rivaux, c’est à dire que l’un aime jouer au foot alors que l’autre préfère les bricolages ou la lecture, ils risquent moins de se marcher sur les plates bandes notamment question amitié. Il n’empêche que mettre deux enfants dans la même classe, des jumeaux par exemple, ne facilite en rien l’individuation et ouvre la porte à d’éventuels évènements émotionnels blessants ou à des frustrations mal intégrées car dans ce cas, la comparaison est incontournable. Le bon sens nous dira, dans le cas où un enfant devrait doubler, qu’il n’est guère gratifiant pour lui de se retrouver dans la classe de son puîné même s’ils s’entendent bien. Il est important de respecter les différences.

Gare à la réputation !

Je m’étonne parfois de voir avec quelle légèreté certains adultes font porter à un enfant la réputation de celui qui l’a précédé, surtout lorsque celui-ci n’a pas fait partie des élèves idéaux ! Ne faut-il pas être attentif aux à priori dont certains puînés sont la cible innocente et fragile ? Lorsqu’un enfant a, dans une école, fait un passage très remarqué, il peut être nécessaire d’opter pour un environnement scolaire vierge pour les autres enfants. Ceci afin de permettre à l’enfant suivant de trouver d’emblée sa place sans avoir à se battre pour ne pas être identifié à un frère ou à une sœur.

Pour terminer le point de vue de Françoise Dolto : « Le principal est tout de même de mettre les enfants dans une école qui ne soit pas trop loin de leur domicile, de ne pas chercher le fin du fin, le perfectionnisme. Qu’ils soient avec des enfants de leur âge ! Il n’est pas bon non plus qu’un enfant soit, à l’école, tout à fait loin de ceux qu’il rencontre tous les jours dans la rue ou au square et que, de ce fait, il soit un marginal. »

Mots clés: Ecole Fratrie Rivalité Différence Lien