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Je ne savais pas que mes parents avaient eu des parents

Rien de plus évident, pour nous adultes, que de savoir que nous sommes issus de « parents », que donc avant d’avoir été parents nous fûmes enfants ! Pour cette raison, il peut être surprenant d’apprendre que la compréhension de cette vision de descendance n’est pas toujours évidente pour un enfant.

Ecoutons Bernie

« Lorsque j’étais petit, je ne m’imaginais pas que mes parents aient eu, eux aussi, des parents. Les parents de mon père étaient décédés avant ma naissance, on n’en parlait jamais, aucune photo ne signalait leur existence.

Quant aux parents de ma mère, je les voyais de temps en temps. A mes yeux c’était des personnes plus âgées que mes parents, des personnes très gentilles avec moi et que l’on m’avait enseigné à appeler Granny et Bon-Papa.

J’étais un peu jaloux de mes copains qui souvent me parlaient de leurs grands-parents. Je me souviendrais toujours du jour où, nous avions alors 6 ans, mon meilleur ami me raconta fièrement qu’il avait deux grands-pères et deux grands-mères. C’était, à mes yeux, un trésor inestimable que d’avoir des parents qui avaient des parents… avoir des parents qui avaient été enfants, qui savaient ce que c’était, quel rêve !

Je me souviens, comme si c’était hier, du jour où, passé les 7 ans, je réalisai le lien de filiation entre ma mère et ces adultes appelés Granny et Bon-Papa…Mais il me fallut bien des années encore pour résoudre l’énigme des origines de mon père. Il est vrai que j’étais un enfant renfermé et taiseux. »

De l’importance de raconter

On insistera jamais assez, pour l’ancrage psychique d’un jeune enfant, pour son développement harmonieux, sur l’importance de l’histoire familiale et des arbres généalogiques.

Certains enfants grandissent complètement « largués » car sans références au passé, comme s’ils étaient soudainement tombés, telle la manne céleste, dans le giron d’un couple qui depuis la nuit des temps menait une vie d’adulte !

Pour qu’un enfant puisse s’imaginer que « grandir » signifie : disposer un jour du pouvoir des adultes, être capable d’avoir, à son tour, des enfants, il lui est essentiel de comprendre la cascade des générations. Il peut alors réaliser que tous , aussi grands et puissants que nous soyons, avons un jour été enfants et seront un jour appelés à disparaître.

Parce que la roue de la vie tourne, rien n’est figé à jamais, le désir qui construit le futur a un sens car il s’appuie sur un passé qui est notre fondement.

Mettre en place l’imaginaire de la filiation

Cet imaginaire concernant la filiation humaine ne peut se mettre en place qu’au travers des récits des adultes sur ce que fut leur enfance. Par le passé, dans nos pays et aujourd’hui encore dans les pays dits « non civilisés » ( !) la tradition orale ancre chaque membre d’une société dans l’histoire de sa famille, de son clan et de son peuple.

Dans nos pays dits évolués, le stress, le manque de temps, l’attirance de la TV et du Net font oublier que pour devenir quelqu’un, pour trouver sa place dans une lignée il faut savoir se situer par rapport à un passé familial. Pour construire son avenir, il ne suffit pas d’être simplement inscrit à l’état civil sous le nom de… Il faut aussi pouvoir s’imaginer nos origines, de quelle histoire nous sommes issus. Connaissez-vous le drame et la quête sans fin des enfants nés sous X, ou nés dans des camps de concentration et qui désespérément cherchent de tous côtés une information, aussi minime soit-elle, leur permettant de se relier à une origine tangible, de se raccrocher à une image du passé ?

De là aussi l’importance, pour les enfants adoptés, d’être soutenus dans la compréhension à la fois de leur origine biologique (donc issus de deux parents !) et de leur origine psychique où ils sont nés dans le cœur des leurs parents adoptifs. Indispensable pour ces enfants de fondre en eux les arbres généalogiques de cette double origine, d’en faire une synthèse harmonieuse (et non pas une antinomie) afin d’avoir des racines stables.

Un voyage dans le passé est un continent à découvrir

Francis raconte : « Je me souviens que jamais, mes frères et moi-même, nous ne nous lassions des histoires de « quand maman était petite. » Mes tantes racontaient les mêmes histoires mais la perspective était à chaque fois différente. Ainsi nous avons appris l’art du récit. Du Proust en petit ! »

Parfois, je rêve d’une panne occasionnelle de toutes les chaînes de télévision, de tous les câbles de transmission afin que durant ces soirées les foyers soient à nouveau animés de récits qui font briller les yeux des enfants, couler une larme attendrie d’un parents ou susciter un éclat de rire général. La famille est une histoire sans fin, parfois belle, parfois triste ou sordide, une histoire à remonter le temps afin que sur la connaissance de son passé, l’enfant puisse construire son avenir.

Grands-parents, vous avez du pain sur la planche…

Mots clés: Famille Langage Parentalité Génération