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La rentrée

La Rentrée. Ce mot est rempli de fantasmes, de rêves et de craintes. Pour certains c’est l’entrée dans un monde inconnu rempli de mystères et que l’on aborde avec l’âme pleine de questions. Entrer en maternelle, primaire, secondaire, études supérieures ou début professionnel, sont des plongées remplies d’incertitudes, d’inconnues et de découvertes à faire.

Pour d’autres c’est « ré-entrer » dans un univers déjà approché mais soumis aux aléas du temps qui se déroule. Ce qui advient n’est jamais semblable à ce qui fut ! La continuité d’une traversée inclus l’inconnu des retrouvailles. « Tel ami sera-t-il encore là ? », « X sera-t-il devenu plus fort ? Va-t-il encore essayer de m’ennuyer ? »

La rentrée : une étape initiatique.

Bernard se souvient : « Lorsque l’on est enfant, le temps passe lentement, même les journées de vacances paraissent parfois longues et répétitives. Alors la perspective du retour à l’école était un phare à l’horizon, un point de départ permettant l’acquisition éventuelle de nouveaux crayons, d’un nouveau cartable ou  la découverte de nouveaux élèves. Cela avait un côté palpitant »

La rentrée est apparentée à un rite de changement, c’est à dire à un marquage des temps forts qui jalonnent une vie. Rite qui marque le passage des étapes. Rite qui permet de remettre des mots sur le cours de la vie, avec ses détours douloureux, fantasques ou imprévus qui nous amènent à développer une force intérieure et à la mobiliser quand cela s’avère nécessaire.

Quelque soit l’âge,  lors de ces passages clés, peu d’entre nous échappent aux questions : « Serai-je à la hauteur ? Va-t-on m’accepter ? Qu’adviendrai-je si je ne répond pas aux attentes, si je ne comprend pas les consignes ? » Parallèlement à l’attrait du nouveau, l’angoisse serre la gorge. Certains n’en dorment plus ! Les mêmes questionnements tourmentés se retrouvent souvent dans le cœur des parents, surtout à notre époque où la réussite scolaire est présentée comme la panacée de la réussite sociale…Cela ne facilite pas les affaires !!! Méfions-nous donc de phrases déstabilisantes du genre : « Si tu ne fais pas ceci , tu ne réussiras jamais à l’école et tu n’arriveras nulle part » La perspective de la béance du vide n’est pas un motivateur efficace.

La maternelle : découverte d’un nouveau monde !

Passer de la crèche à la maternelle, c’est passer de l’infans à l’enfance ; c’est être reconnu comme être de langage, celui-ci devenant un des élément privilégié de communication avec l’entourage. Ici il s’agit d’une séparation programmée et systématique d’avec le milieu familial car les activités avec l’enfant sont différentes de ce qui se passe à la maison. 

La vie prend donc un nouveau tournant qui sera pour les uns, une courbe douce, tandis que pour d’autres c’est un virage à angle droit ! Alors que pour certains c’est l’occasion de vivre de nouvelles aventures, pour d’autres c’est un choc déclencheur de larmes, cris, accrochages de jupes.

Un autre moment clé de notre existence n’est-il pas l’entrée à l’école primaire ?

Nombre d’entre nous, ont oublié ou ne réalisent pas qu’il s’agit là de l’année la plus difficile de toute l’aventure scolaire d’un élève. Dans sa compréhension et son appréhension du monde, un jeune enfant trouve ses références dans le concret des cinq sens et dans son ressenti émotionnel. Ce sont ses outils pour découvrir et comprendre ce qui l’entoure. Voilà qu’à partir d’une date, un début de septembre, l’adulte exige de lui, de s’aligner sur une préhension du monde à partir d’éléments abstraits. Il doit faire l’apprentissage d’un langage nouveau: celui de la symbolique des lettres et des chiffres.

Un petit exemple pour vous montrer l’acrobatie mentale que demande cette première année. Dorénavant, DODO est un son qui ne se référera plus uniquement au vécu, par exemple, de la douceur d’un lit douillet, d’une lumière tamisée, d’une histoire racontée mais deviendra aussi un « mot » qui « s’écrit » avec deux D et deux O. Dans la foulée, ce même enfant devra acquérir suffisamment de souplesse dans sa gymnastique mentale pour accepter qu’une lettre D n’a rien à voir avec le dé à jouer qui vous accorde, si on a la chance de la bonne couleur, de gagner au jeu ; ou encore n’a rien de commun avec ce capuchon métallique que grand-mère met sur son médium lorsqu’elle recoud les ourlets défaits !

Et si ce n’était que cela, «  Mais pourquoi appelle-t-on O, ce rond vide qui ne rappelle en rien la sensation de ce liquide transparent qui me coule sur le corps ou dans la gorge lorsque j’ai soif ?» pourrait se dire notre jeune élève.

Pour le calcul, la même aventure s’impose.  Si pour nous, adultes, il est évident que 1 plus 1 font 2, la logique enfantine est bien différente ! « Le professeur m’explique que 1+1=2 et encore 1 font 3. Pourtant moi, je ressens les choses différemment. Petit, j’ai expérimenté que même si nous étions deux, souvent maman et moi faisions 1 ! Un jour, mon petit frère est né, c’est avec lui que maman est devenue un et moi je me suis senti plus rien du tout, ;  ce que les adultes appellent « zéro » et qui d’ailleurs est un rond vide comme le 0 de dodo. Pourquoi dois-je apprendre des choses qui ont si peu de sens et si peu de logique ? » 

Cette petite démonstration vous permettra, peut-être, de mieux imaginer et donc de mieux comprendre pourquoi pour certains enfants (et je ne parle pas de ceux de moindre intelligence !) le passage à l’abstraction est un réel parcours du combattant !

Passage au secondaire : pas à sous estimer !

Celui qui faisait partie des « grands » en primaire retombe dans les « petits » avec toutes les angoisses qui s’ensuivent. La rentrée en humanité s’apparente à une rentrée dans la mêlée ! Nouvelle naissance à un monde dont le jeune ado ne connaît pas encore les ficelles, comment se défendre ? Comment établir des alliances dans un univers dont les rouages lui sont inconnus, dans un monde souvent sans pitié ou cherchent à se mettre en place les rapports de pouvoir, de domination des uns sur les autres.

C’est l’entrée dans un monde où se jouent des rivalités sans pitié, où la violence est souvent de mise, où plane le spectre à la fois tentant (parce qu’interdit) et angoissant de la drogue. Pour couronner le tout, l’ambiance est imbibée du stress de la réussite car il paraît que « son avenir en dépend »… Une identité doit se forger différente de celle des parents, semblable à celle des pairs, tout cela dans le flou d’un corps qui change. L’enfant n’est plus mais l’adulte est encore loin.. 

La structure psychique mise en place pendant l’enfance se retrouve donc sévèrement ébranlée. Une chance car cet effritement permet au jeune de penser un monde différent de celui présenté par les adultes. Un danger car celui qui est faible risque de se faire piétiner ou utiliser.

Etudes supérieures ou monde professionnel : le grand pas.

Il s’agit maintenant de concrétiser son projet de vie en tirant profit des acquis des étapes précédentes

Entrer dans la vie adulte, c’est chercher à poser ses marques dans un univers social élargi. C’est révéler au grand jour le potentiel que l’enfance et l’adolescence ont permis d’emmagasiner comme connaissances, comme projections dans le futur, comme intégration dans un cercle social. C’est faire ses premiers pas dans la « vie active ».

Chaque rentrée est une nouvelle façon d’entrer dans le vif de la vie. Face à ce nouveau challenge, un développement de soi est à espérer. C’est pourquoi pour qu’une rentrée soit fructueuse il ne faut pas que : « Hélas parfois après quelques jours, voire quelques heures, je rêvais à nouveau des vacances tant les enjeux de l’année à venir me paraissaient déjà peu passionnants… » Ce sera aux adultes à veiller à ce que les esprits aiguisés de curiosité face à la rentrée, ne déchantent pas trop rapidement ! Se retrouvant déçus par rapport à leurs nouvelles attentes, ces enfants, ces jeunes s’endormiront dans la monotonie du quotidien à moins qu’ils ne cherchent à la briser au moyen de la violence…

Mots clés: Ecole Avenir Enfance Scolarité Pédagogie Humanisation