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La rentrée, toujours un début

La rentrée scolaire. Pour certains enfants c’est l’entrée dans un monde nouveau, entrée en classe gardienne, entrée en 1er primaire, entrée en humanité ou début d’études supérieures. Plongée dans des mondes remplis d’incertitudes, d’inconnues et de découvertes à faire.

Pour d’autres, si la rentrée scolaire n’est que la continuité d’une traversée, il n’empêche qu’existe l’inconnu des retrouvailles. « Tel ami sera-t-il encore là ? » et le stress d’avoir à ré affronter les inimitiés. « X sera-t-il devenu plus fort ? Avec quoi va-t-il cette fois m’ennuyer ?

La première primaire

Arrêtons, aujourd’hui, quelques instants, notre réflexion sur la première année primaire.

Nombre d’entre nous, ont oubliés ou ne réalisent pas qu’il s’agit là de l’année la plus difficile de toute l’aventure scolaire d’un élève. Dans sa compréhension et son appréhension du monde, un jeune enfant trouve ses références dans le concret des cinq sens et dans son ressenti émotionnel. Tels sont ses clés de décryptage de ce qui l’entoure. Voilà qu’à partir d’une date, un début de septembre, l’adulte exige de lui, de s’aligner sur une préhension du monde à partir d’éléments abstraits. Il doit faire l’apprentissage d’un langage commun : celui de la symbolique des lettres et des chiffres.

Exemple. Dorénavant, DODO est un son qui ne se référera plus uniquement au vécu, par exemple, de la douceur d’un lit douillet, d’une lumière tamisée, d’une histoire racontée mais deviendra aussi un « mot » qui « s’écrit » avec deux D et deux O. Dans la foulée, ce même enfant devra acquérir suffisamment de souplesse dans sa gymnastique mentale pour accepter qu’une lettre D n’a rien à voir avec le dé à jouer qui vous accorde, si on a la chance de la bonne couleur, de gagner au jeu ; ou encore n’a rien de commun avec ce capuchon métallique que grand-mère met sur son médium lorsqu’elle recoud les ourlets défaits !

Et si ce n’était que cela, «  Mais pourquoi appelle-t-on O, ce rond vide qui ne rappelle en rien la sensation de ce liquide transparent qui me coule sur le corps ou dans la gorge lorsque j’ai soif ? Ou encore qui me dégouline sur la tête lorsque le ciel est gris et mouillé ? » pourrait se dire notre jeune élève.

Pour le calcul, la même aventure s’impose.  Si pour nous, adultes, il est évident que 1 plus 1 font 2, la logique enfantine est bien différente ! « Le professeur m’explique que 1+1=2 et encore 1 font 3. Pourtant moi, je ressens les choses différemment. Petit, j’ai expérimenté que même si nous étions deux, souvent maman et moi faisions 1 ! Un jour, mon petit frère est né, c’est avec lui que maman est devenue un et moi je me suis senti plus rien du tout, ;  ce que les adultes appellent « zéro » et qui d’ailleurs est un rond vide comme le 0 de dodo. Pourquoi dois-je apprendre des choses qui ont si peu de sens et si peu de logique ? »

Cette petite démonstration vous permettra, peut-être, de mieux imaginer et donc de mieux comprendre pourquoi pour certains enfants (et je ne parle pas de moindre intelligence !) le passage à l’abstraction est un réel parcours du combattant !

Notre attitude de parent.

La conscientisation de la distance et de la différence entre l’appréhension du monde par la logique enfantine et la logique de l’adulte, devrait conduire à une autre prise de conscience : celle de l’importance de nos réactions et de nos attitudes de parents face aux balbutiements de l’expérience scolaire d’un enfant.

Établissons une analogie. Notre attitude en regard au déroulement de ce début de scolarisation, sera la chaîne sur laquelle l’enfant tissera son vécu scolaire. Sur cette chaîne composée de nos regards, de nos remarques, de nos impatiences ou au contraire de notre compréhension, l’enfant tissera une trame teintée d’un sentiment de compétence affaibli ou renforcé par l’expérience scolaire.

Un élément n’est pas à négliger : de manière imperceptible ou consciente, notre propre histoire scolaire teinte et est aussi constitutive de cette chaîne… « Mais alors, clamerons certains d’entre vous, moi, mon parcours scolaire a été catastrophique, mon histoire va-t-elle donc handicaper celle de mon enfant ? » Ceci serait un raccourci bête et méchant ! Bien sûr que non ! Il faut simplement veiller à prendre de la distance par rapport à sa propre histoire afin que l’enfant puisse aller son chemin et ne soit pas, insidieusement, poussé à devoir répéter l'histoire d’un échec ou d’une réussite éclatante…

Tout faire. Trop faire.

Pour certains parents la pression familiale ou sociale, ou encore la crainte de l’avenir dans un monde perçu comme incertain, est si forte que toute leur attention affective et leurs préoccupations se focalisent autour du thème de la réussite scolaire de leur(s) enfant(s).

D’ailleurs, certains professeurs conscients de ce surinvestissement parental, dans la prise en charge des devoirs et des leçons, n’hésitent pas à quelquefois écrire dans les cahiers de leurs jeunes élèves : « Bravo maman, vous avez bien travaillé ! »

Bien sûr qu’il faut s’intéresser aux progrès de l’enfant, bien sûr qu’il doit se sentir soutenu et encadré, mais attention au scénario suivant.

« L’enfant rentre de l’école. Maman se précipite sur le cartable, en sort le journal de classe pour voir « Ce qu’ON a à faire comme devoirs, aujourd’hui. »

Avant ou après le goûter suivant les cas, ON s’attable. L’enfant se sentant pris en otage dans une histoire qui n’est plus vraiment la sienne, cale, répète une erreur,.ne trouve plus la bonne réponse ou écrit salement. ON s’énerve. L’atmosphère se détériore. Certains mots durs sont lâchés. Tant dans le cœur de la mère que dans celui de l’enfant se sème le doute de la compétence, : « Suis-je bête ? Va-t-il rater sa vie ? » se profilent en filigrane à l’horizon de chaque retour d’école…

Vendredi après-midi. ON se jète sur le bulletin pour voir « les points » (de qui ?) Lamentations ou exclamations de joie, pas toujours clair pour l’enfant de savoir si les parents se lamentent pour eux de lui ou si c’est de lui qu’ils se soucient ou se félicitent.

Bien sûr, dans ces lignes je caricature (encore que parfois…) mais ceci afin d’attirer l’attention quant à l’importance de n’être dans l’histoire scolaire de son enfant d’une affection aussi neutre que possible, celle qui prend l’enfant avec ce qu’il est, afin de permettre à ce dernier de tisser sa trame teintée d’émotions qui sont les siennes.

Une chaîne solide

En ourdissant pour lui, une chaîne constituée en partie, fait indéniable, incontournable et d’ailleurs essentiel, de l’histoire familiale pré-existante à celle de l’enfant, nous lui permettons de se constituer une « bonne étoffe » En effet dans ce cas le tissu de sa vie aura pu se tisser comme une aventure personnelle, enrichissante et motivante s’inscrivant dans celles de ceux qui lui ont précédé. L’environnement scolaire fait partie des lieux de vie à traverser pour constituer ce tissu.

Soyons donc attentifs, dans notre tendre sollicitude, de ne pas squatter le cartable de nos petits en en sortant les cahiers à la place du propriétaire, à ne pas confondre aide et assistance avec faire les devoirs à la place de l’enfant pour avoir des beaux points , à ne pas s’attribuer les résultats comme des échecs ou des réussites personnelles… En un mot ne pas se substituer à l’enfant ou faire de sa scolarité notre propre aventure.

Mots clés: Ecole Scolarité Génération Apprendre Regard