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Les crises de Max

C’est la joie au cœur que grand-mamy accepta la proposition de prendre petit Max, âgé de trois ans et demi ainsi que sa plus grande sœur, pour quelques jours chez elle. Elle ne connaît pas bien Max qui, très couvé par sa mère, vient rarement chez ses grands-parents paternels.

Mais au bout de trois jours, la grand-mère déchantait un peu… « Il est très mignon, ce petit mais il est vraiment assommant !! Pour des pacotilles, il se met à hurler, à pousser des cris stridents jusqu’à ce qu’il souhaite soit réalisé. »

Un gosse gâté de plus ?

Trois ans, on le sait, c’est l’âge des colères. La crise d’opposition bat son plein. L’enfant devient plus personnel et manifeste avec force de cris et de gestes qu’il exige que son désir doit réalisé ! (Ce n’est pas une raison pour céder à tous ses caprices, rappelons-le !) Il mesure ainsi l’emprise de son pouvoir sur l’entourage.

Max serait-il un de ces enfants « roi et tyran » qui ne supportent aucune frustration ? Gosse gâté qui fait sa crise dès qu’il est confronté à un refus, dès que la vie ne se déroule pas comme il l’avait rêvé ? Pas de conclusions hâtives ! Prenons le temps d’observer l’ensemble de la situation.

Crises : quand et pourquoi ?

Les crises de « hurlements » de Max sont-elles liées à l’âge de la crise d’opposition ? En y regardant de plus près, force est de constater que ces crises ne sont pas activées lorsqu’un refus lui est imposé ou quand on lui demande d’obéir. Ses crises sont soudaines et inattendues et l’adulte a du mal à comprendre ce qui le met dans un état pareil. En effet, il peut soudainement se raidir au milieu du living en hurlant parce que sa chaise n’est pas à la place habituelle. Tout se calme lorsque la chaise est remise. Une scène pareille peut se produire pour ses pantoufles ou pour un verre d’eau qu’il souhaite recevoir et qui est là, sur la table à portée de main mais il hurle jusqu’à ce qu’on le lui mette en main.

« Mon mari et moi-même sommes exaspérés. Il est là, debout, immobile, hurlant jusqu’à ce que l’un de nous exécute le geste qu’il pourrait très bien faire de lui-même. Monsieur a l’habitude d’être servi comme un prince et si ce n’est pas sa mère, c’est sa sœur de 3 ans son aînée qui joue le jeu ! Nous ne pouvons être d’accord avec ces manies d’enfant capricieux et en plus on ne comprend rien de ce qu’il veut tellement son langage est pauvre. J’ai l’impression que ce qui lui ferait le plus grand bien c’est d’avoir de temps à l’autre une bonne fessée de la part de notre fils ! »

Gâté ou impuissant ?

Des grands-parents exaspérés, une sœur dévouée à son petit frère et un enfant impuissant, voici comment on pourrait résumer la situation !

Et à la maison, Max fait-il les mêmes crises ? Oui mais dès que l’enfant commence à manifester un stress, sa mère s’efforce d’anticiper la crise en agissant rapidement dans le sens de ce que l’enfant désire. D’ailleurs, elle seule le comprend quand il parle…

Résultat des courses, la difficulté de Max n’est pas tant d’être un enfant gâté que, de par la sollicitude maternelle, ne pas avoir découvert sa capacité d’agir par lui-même face aux événements qui surviennent ! En agissant à sa place, les parents de Max l’empêchent de découvrir sa capacité personnelle à faire évoluer les situations, à organiser sa vie dans le sens de son désir. Son seul pouvoir d’action sont ses cris. Il se sent désirant mais impuissant, ce qui ne le stimule pas à apprendre à parler ! 

Cris d’angoisse !

Plutôt que d’être un enfant gâté ou capricieux, pour obtenir ce dont il a besoin, Max utilise son seul atout : « crise de hurlements » ! En effet, il n’a pas construit une souplesse imaginaire lui permettant de trouver par lui-même une solution adaptée pour faire face à une situation imprévue.

Se sentir impuissant face à son destin journalier est angoissant ! La dépendance engendre un stress. C’est pourquoi petit Max hurle et se retrouve tétanisé lorsque chaise, pantoufles et autres quotidiens se déplacent dans le mauvais ordre c’est à dire différemment du rythme de l’habitude répétitive et identique. 

Aider Max.

C’est à la fois fragilisant et angoissant d’avoir le sentiment que la sécurité, le confort, la survie dépendent totalement du bon vouloir de l’autre ! 

Ni faire à sa place, ni une fessée n’aideront efficacement Max ! Par contre lui faire découvrir les capacités de ses bras et de ses jambes l’aideront à prendre conscience que son corps à lui peut répondre aux attentes de sa pensée ! Il découvrira d’autres outils que les cris pour remettre la chaise à la place voulue. Il découvrira qu’il n’est plus dépendant des bras et des jambes de l’autre pour son confort mental et physique.

En développant son autonomie, Max construira ses propres solutions à sa sécurité. Expérimentant par lui-même une solution sans avoir à attendre qu’un autre solutionne le problème à sa place fera disparaître son angoisse d’impuissance et lui fera prendre conscience de sa compétence.

Cessant de hurler, il se mettra à parler ! 

Mots clés: Enfance Sécurité Langage Colère Angoisse