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Lorsque Non rime avec Je ne t’aime plus

L’après-midi se déroulait dans le calme. Anatole, 2 ans et demi, se promène dans la maison familiale. Soudain retentissent des cris et éclatent des sanglots. La mère d’Anatole entre dans le living. Sa tante s’enquiert de ce qui s’est passé. Laconiquement la jeune femme répond :  « Je ne l’aime plus, je lui ai dit non »

Un dangereux mal-entendu.

Dire non à son enfant, cela signifierait-il ne plus l’aimer ? Voilà un quiproquo bien dangereux pour l’avenir de cet enfant. Confondre la mise en place d’un cadrage éducatif avec l’amour dispensé ou refusé, court-circuite d’emblée la possibilité de donner des repères fixes à un enfant.

La maman d’Anatole est sans doute victime, elle-même, d’un tel malentendu, elle le propage à la génération suivante dans sa relation avec son fils. Sans doute, a-t-elle inconsciemment été imprégnée de la sensation que ce qui lui a été refusé lorsqu’elle était enfant, était dû au fait qu’elle était moins aimée. Elle s’est toujours sentie la moins aimée…

Difficulté à mettre des limites.

La maman d’Anatole a du mal à cadrer son petit. Il mange quand cela lui plaît, il envahit le lit parental à toute heure du jour ou de la nuit, etc. Elle ne peut souffrir de lui dire non car elle ne voudrait en aucun cas, qu’à aucun moment il se sente rejeté pour cause de non-amour. Elle ne veut pas qu’il souffre du même mal qu’elle.

Mais comme tous les petits bien dans leur peau, Anatole pousse le bouchon parfois un peu trop loin. Sa mère est alors obligée, pour se défendre, pour ne pas tomber totalement sous l’emprise du bambin, de le contre-carrer. Mais elle a attendu l’extrême limite de sa patience, elle ne dit plus NON, elle hurle STOP. Parce qu’elle est excédée, parce qu’à ce moment elle ne supporte plus la présence de l’enfant, l’interdit prononcé n’est plus une mise en place de limite mais une cassure de la relation. Le lien affectif se rompt, conflit et rejet sont amalgamés. La mère souffre, l’enfant est meurtri, à moins que ce ne soit le contraire. Dans ce scénario, se joue hélas exactement le contraire de ce que la mère voulait à tout prix éviter : que l’enfant ne se sente pas aimé …

Violence d’enfant

Actuellement, il n’est pas rare de voir des enfants de 3, 4 ans réagir avec une extrême violence à toute limite ou règle demandée. Les adultes les cataloguent : enfants gâtés, mal élevés, insupportables, tyranniques. En un mot, des enfants comme on n’en veut pas chez soi.

Or, très souvent, l’enfant manifestant une réelle violence face à la moindre contrainte, est un enfant qui confond mise en place de Loi avec refus d’amour. L’enfant refuse toute règle parce qu’il refuse ce qu’il interprète comme des signes de non-amour ! Mortellement angoissé de ne plus être aimé, il réagit violemment devant toute situation qui le met dans cette souffrance.

Prenons un exemple. L’enfant pique une rage terrible en entendant un adulte lui dire : « Non, tu n’auras pas d’histoire avant d’avoir rangé tous tes jouets » Il refuse de ramasser ses jouets, se braque, hurle pour avoir son histoire, jette tout à terre. Parfois, certains parents ont recours à la douche froide tant l’enfant sort de ses gonds. Pourquoi une telle réaction de la part de l’enfant? Il n’entend que le début de la phrase, pour lui le « Non pas d’histoire… » est synonyme de « Je ne te donne pas ce que tu veux parce que je ne t’aime plus » Et l’enfant de dire non à ce non, pour sauver sa peau, pour ne pas devoir vivre sans amour. Nous savons tous que la nourriture affective dont l’enfant a le plus besoin est l’affection. Sans elle, il se sent dépérir, en refusant toute contrainte il croit sauver sa vie…

Le Non rassure

Il est important pour toute personne confrontée à l’éducation d’un enfant de comprendre que, à partir de plus ou moins neuf mois, mettre des limites à un enfant est un élément très rassurant. Lui dire Non, lui explicitant ainsi que tout n’est pas possible, que tout n’est pas permis, est une manière de baliser le chemin de sa route. Un Non clair et calme construit une confiance et un respect réciproque.

Si nous n’osons dire Non par crainte de blesser l’enfant (et souvent, avouons-le par crainte de ne plus être aimé par lui) il vient toujours un moment où, à bout de nerfs d’avoir laissé tout faire nous poussons une « gueulante ». A ce moment l’enfant saisit, sent, voit, entend l’inévitable exaspération de l’adulte et…il se culpabilise du mal qu’il a fait, et il se sent mauvais. Cela induit la crainte de ne plus être aimé. Et la prochaine gueulante confirmera ce qui a été induit. Méfiance et désappointement s’installent. Le bras de fer commence, l’enfant ne peut accepter le Non de l’adulte, c’est à l’adulte à plier. L’enfant déboussolé hurle, tape, il ne sait plus qui il est, ce qu’il veut. Une peur énorme l’envahit celle d’être abandonné…lui pour qui les parents font tout ! Quel paradoxe !

Eviter le malentendu

Ce qui est essentiel pour éviter la confusion entre retrait d’affection et limites, sera de dire non à l’enfant par rapport à ce qu’il fait et non par rapport à qui il est ! Dire « Tu es méchant quand tu ne range pas tes jouets alors que je te le demande. » est une critique sur la personne même de l’enfant, sur qui il EST. Tandis que dire « Maintenant, je veux que tu ranges tes jouets car sinon nous allons marcher dessus, ils seront cassés et de plus ce n’est pas permis que chacun laisse traîner ses affaires partout » est une constatation sur ce que l’enfant FAIT et ce qui se doit d’être fait.

Dire non de façon cohérente et conséquente aux actes quotidiens qui « dépassent les limites » du règlement d’ordre intérieur familial, donne un sentiment de confiance « Ouf! L’adulte ne me laisse pas tout faire, il ne me laissera pas faire des choses qui me font du mal ou lui font du mal. Comme cela je sens comme il m’aime… ” Alors Non rime avec « parce qu’il m’aime, l’adulte me dit non ! » 

Mots clés: Loi Sécurité Conflit Limites