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Mon enfant est boulimique

Nous avons abordé récemment une question assez alarmante : la tendance actuelle au surpoids qui menace nos enfants. Mauvaises habitudes alimentaires et manque de mouvement en sont une des raisons principales. Il n’empêche qu’une fois devenu « très gros », l’enfant est en bute à des réactions d’exclusion et de rejet.

Nous aborderons, aujourd’hui, la question de la boulimie qui a aussi souvent pour conséquence d’être « trop gros ». Ici ce serait plutôt des facteurs psychologiques qui auraient une importance déterminante dans la mise en place de rondeurs excessives.

Marie-Claude est boulimique

Pour ses 8 ans, Marie-Claude est très enveloppée. Manifestant un réel surpoids, elle est en bute aux moqueries de ses condisciples. « Vous savez, un enfant trop gros a un rythme de mouvement beaucoup plus lent que les autres enfants, il est par conséquent pas bienvenu sur les terrains de sport ; il est visé par des remarques acerbes et blessantes. Tout cela ne vient qu’en rajouter à son mal-être et à son mal-vivre. » nous raconte sa mère.

Aussi devant les difficultés rencontrées par leur fille, les parents essayent de restreindre son appétit féroce et ses chapardages dans les armoires, mais souvent les repas se terminent en drames avec cris et claques. Son père poursuit : « Marie-Claude est gourmande pour tout – elle veut toute l’affection et se sent moins aimée. Evidemment elle est tellement exigeante, envahissante et opposante pour tout qu’à la fin nous avons inévitablement des réactions de rejet. C’est agaçant une enfant qui n’est jamais satisfaite et qui veux toujours le meilleur et le plus gros morceau… »

Ses parents sont, a la fois exaspérés et inquiets de voir leur enfant, si avide de contact et d’amitié et de reconnaissance, se faire rejeter par tous les groupes que ce soit en famille, à l’école ou à d’autres activités. « Non seulement elle est exclue mais se fait traiter de paresseuse, de laide, de « grosse » et « bête » et d’une série de surnoms blessants. »

Enfance et nourriture

Le noyau psychologique de la boulimie se constitue souvent tout au début de la vie, moment où l’alimentation est un facteur relationnel essentiel. Pour l’humain, c’est certain, la nourriture en plus d’être un besoin physiologique, est avant tout un bain d’affects.

Certaines mères éprouvent le besoin de gaver leur enfant. Pourquoi ? Les unes sont simplement mal informées ou mal influencées, d'autres valorisent excessivement la nourriture dans une confusion entre la vigueur et le nombre de kilos. Mais parfois l'erreur provient d’un mécanisme plus subtil. Dans les premiers mois de la vie, la nutrition implique des gestes essentiels de la communication entre les adultes et l’enfant; c'est dans cette communication que réside le défaut. Celui-ci consiste à saturer immédiatement et sans délai tout besoin et malaise par le don de nourriture. Exprimer de l’amour en donnant à manger, ce n’est pas communiquer ! Dans ce cas, la demande, l'insatisfaction sont comblés par une réponse uniforme, passe partout: la satisfaction alimentaire.. Il en résulte des mécanismes mentaux et des habitudes qui pousseront l'enfant à résoudre toutes les difficultés et les demandes d'origine émotionnelles par le moyen matériel de la nourriture et non par l'élaboration symbolique et fantasmatique du langage. Le transfert de la volupté de la chair à la volupté de l'esprit ne peut s’établir…

La souffrance du boulimique

« Pour moi, manger c’est comme recouvrir de terre un foyer brûlant » Etre boulimique se révèle être une manière de trouver une solution à ses problèmes en avalant ses difficultés… Manger procure un plaisir facile et immédiat qui permet de combattre à la fois le vide interne, une insatisfaction globale, l’anxiété et les états dépressifs. Se remplir jusqu’à saturation, ne serait-ce pas une manière de compenser un sentiment de Vide psychique en le nourrissant d’une  sensation physiologique de Plein ? C'est pourquoi les boulimiques sont taraudés par  un besoin irrépressible de « remplissage », de « compensation » au moyen de nourriture afin de mettre en sourdine passions, tensions et conflits relationnels.

Ainsi des problèmes psychologiques et relationnels peuvent entraîner l’habitude de manger avec excès pour s’anesthésier, étouffer des pensées, des émotions, des sentiments douloureux. Manger devient un moyen de ne pas penser, de masquer les problèmes.

Souvent boulimie et manque de confiance en soi s’associent. Ainsi se prennent des habitudes alimentaires où pour chaque frustration ou sentiment d’insécurité, une seule réponse est possible : manger. Ainsi, l’hyperphagie prend-elle, entre autres, la place de l’agressivité ( faute de savoir dire « je l’aurai bouffé », le corps est enclin à « ravaler la haine ») et le poids renvoie à une valeur symbolique, celle d’avoir de la force, de prendre une place certaine.

Il ne suffit pas de suivre un régime…

Aider les enfants confrontés à des compulsions alimentaires incontrôlables ce n’et pas prioritairement les mettre à un régime strict ! S’ils mangent trop ou mal c’est pour, d’une façon ou d’une autre colmater les trous du désir, occulter des deuils et des tristesses. Ils se contiennent dans une épaisse enveloppe de chair pour retenir au fond d’eux-mêmes des colères non-dites, des tentatives de se différentier, un terrible sentiment de vide intérieur.

Avant tout effort d’amaigrissement, il faut traiter la souffrance de l’enfant boulimique. L’aider à ne plus se leurrer de remplissage nutritif pour compenser son sentiment de vide au niveau psychique. L’aider à parler avec sa voix plutôt qu’avec la place que prend son corps. 



Mots clés: Relation Corps Mère Souffrance Nourriture