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Un vrai casse-tête

Jacques est un bébé de 9 mois. Un jour, soudainement, il adopte une attitude alarmante: avec violence, il se tape la tête contre le sol et se mord les lèvres à sang. Alarmée, sa maman téléphone au pédiatre et lui explique cet étrange comportement de Jacques qui a débuté trois jour après son retour de vacances.

En effet le couple parental avait pris 10 jours de repos à l'étranger en laissant la garde de l'enfant à une jeune fille au pair présente dans la famille depuis la naissance du petit.

Le médecin lui répond: "Ne vous en faites pas, Jacques est fâché de ce que vous soyez partis sans lui et il exprime ainsi une colère conçue pendant votre absence."

Ce diagnostic était sans aucun doute exact, mais de là à ne pas s'en faire... n'y a t-il rien à faire pour soulager la souffrance de cet enfant? Surtout que Jacques se cogne de plus en plus violemment la tête et ceci depuis le départ de la jeune fille, départ qui à suivi d'une semaine le retour des parents. En plus de colère, cet enfant ne serait-il pas en proie à une réelle détresse?

Que peut-il donc se passer de si difficile, dans la tête d'un si petit enfant, pour qu'il en vienne à vouloir la briser? Nombre de bébés font, entre 6 et 9 mois, une petite "dépression". Cette fragilité psychique est due au deuil à faire d'un rêve illusoire: celui de croire à l'indissociabilité entre le corps de la mère et celui de l'enfant. Vient le moment où la dure réalité s'impose, ses sens font découvrir à bébé qu'il a beau fantasmer sa mère comme étant une partie de lui-même il doit se rendre à l'évidence: "Maman a son corps à elle et si elle le souhaite elle peut refuser de venir à mon secours..." Imaginez une seconde l'angoisse que suscite pareille découverte. Il devra maintenant veiller à faire en sorte d'être un "gentil" bébé, suffisamment "bon" pour ne pas être abandonné par sa mère...

Mais revenons-en à Jacques. Celui-ci a accumulé en un laps de temps assez court, à peu près un mois, un nombre considérable de pertes. En effet, afin de rendre possible une évasion en amoureux, sa mère s'est vu obligée de le sevrer quinze jours avant son départ en vacances. Elle avait imaginé le nourrir plus longtemps aussi ce sevrage ne fut chose facile ni pour elle ni pour son enfant.

Et ce n'est pas tout! A la perte du sein maternel, suivie de l'absence de ceux qui auraient été bien nécessaire par leur présence rassurante a surmonter cette épreuve, voilà qu'à son tour la jeune fille au pair s'évanouit dans les ténèbres de l'absence. Il était prévu de longue date que celle qui avait été son dernier recours affectif, quitterait la famille une semaine après le retour de vacances des parents.

Alors, sans doute désespéré de trop de malheurs, Jacques tente de se casser la tête afin de ne plus penser. Après tout n'est ce pas à cause de cette tête et de ses facultés de raisonnements qu'il en est arrivé là? Peut-être Jacques s'imagine-t-il que tout cela ne serait pas arrivé s'il n'avait pas pris conscience de son indépendance physique par rapport à sa mère, que tous ces soucis seraient inexistants s'il pouvait encore s'illusionner de faire un avec le corps de sa mère!

Sa pauvre tête ne sait plus que penser. A tout ce qui lui arrive, Jacques n'y comprend plus rien. A-t-il déplu à sa mère? Est-ce pour cette raison que toutes ces calamités lui tombent dessus?

La colère se mêlant au désespoir, il s'automutile. Cherchant à briser toute source d'information il s'étourdit le crâne par les chocs successifs et se punit en se coupant de la source de plaisir la plus essentielle à cet âge: la bouche qu'il blesse et fait saigner.

Pour aider ce pauvre petit bout à retrouver confiance et désir de vivre, sa maman patiemment au fil des jours qui suivirent consacra énormément de temps à rassurer son enfant et surtout à lui expliquer le sens et la raison des derniers événements. Car personne n'avait pensé à expliquer à Jacques le pourquoi du sevrage, la raison de l'absence parentale et l'échéance inévitable du départ de la jeune fille.

Le petit Jacques finit par comprendre et accepter la situation. Il se calma et arrêta son processus d'autodestruction.

Trop souvent encore les adultes oublient que les bébés sont des personnes à part entières et qu'ils ont donc droits aux mêmes égards qu'un humain ayant déjà acquis la capacité de s'exprimer par le langage verbal. Ce n'est pas parce qu'ils ne parlent pas, que les tous petits ne sont pas capables d'entendre et de comprendre les messages verbaux qui leur sont adressés!