Juin, examen de fin d'année
Ne me dis pas Courage à chaque fois que je monte étudier mais plutôt Yes you can !
Ce n’est qu’un billet d’humeur mais d’humeur insurrectionnelle lorsque révisions, blocus et examens deviennent l’affaire personnelle des parents.
Que de stress, de cris, de jérémiades, de menaces voire d’insultes, d’exigences et empoignades, de larmes parfois assorties de désespoir lorsqu’en cette fin d’année scolaire, quelque soit l’âge du rejeton, les parents sont contaminés par l’impératif d’excellence. Juin, au lieu de rimer avec serein, s’enflamme d’angoisses d’échecs et de ritournelles conjuguant le mot « travaille » à toutes les sauces. La pression est à son comble. Considérés comme des machines à points, coincés dans un itinéraire axé sur la performance, de la maternelle à l’université, certains enfants se vivent véritablement comme des bulletins sur pattes. La valeur d’un enfant doit-elle être évaluée à l’aune de la réussite scolaire ? Barème social incontournable, parfois aussi occasion de revanche d’un parent sur sa propre histoire.
Il faut réussir tes études sinon tu vas rater ta vie ! Sympa comme perspective… Sans diplôme on n’arrive à rien. C’est oublier tous ceux qui ont réussi leur cheminement professionnel sans un diplôme sous le bras… C’est lamentable, tu devras doubler. Pour certains doubler a été la chance de leur vie… Avec les capacités que tu as. Il ne suffit pas d’être intelligent pour avoir envie d’étudier… Gare à la pensée unique et aux généralisations. « Il a juste 79,5 pourcent. Dommage j’aurai tant voulu qu’il ait 80%. » Pour pouvoir s’en vanter auprès de ses amies ? Trop souvent l’argumentaire des études domine les rapports parents-enfants. Avec parfois comme conclusion ; « Mes études ? Oh ça c’est vraiment pas mon problème, c’est celui de mes parents ! »
N’est-ce pas parfois la vanité qui nous transforme en garde chiourmes d’écoliers ? Un enfant brillant à l’école flatte l’ego parental mais acceptons qu’il ne peut pas y avoir que des premiers de classe. Changeons de paradigme, mettons l’humain au centre et non l’obsession des points considérés comme l’enjeu d’un indispensable profit.
Un peu de recul ne nuit pas à la santé…Pour réussir sa vie, qu’est-ce qui serait vraiment essentiel ? Un beau papier pour pouvoir garantir l’avenir ? Ou plutôt acquérir le sens de l’effort, agir avec éthique, aimer l’honnêteté et respecter son semblable dans sa différence ? Faut-il réussir des études pour avoir accès à la toute puissance du lucre, ou plutôt pour comprendre ce qui nous arrive, pour penser le monde, pour apprendre à élaborer des projets ? Collectionner les grandes distinctions ne prédispose hélas pas d’emblée à être capable d’affronter la vie avec ses heurts, bonheurs et malheurs.
Bien plus que l’érudition, c’est l’intelligence à vivre qui permettra à nos enfants de trouver leur voie. Les prouesses intellectuelles ne sont pas forcément prometteuses de progrès du monde. Tandis qu’une conscience intelligente améliore la condition humaine. Si votre enfant est un érudit, tant mieux, mais l’essentiel est de l’amener à devenir un penseur.
Comme nous ne savons pas s’il y a une vie après la mort, veillons à ce qu’au moins, notre vie et celle de nos enfants ait eu du sens !
Mots clés: Ecole Penser Intelligence