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L'Aube du Printemps

Ce n’est qu’un billet d’humeur, d’humeur matinale. L’année lève son aube, un nouveau printemps pointe ses bourgeons prometteurs.

Un enfant naît. Petit séisme éruptif. Son regard plonge dans les prunelles maternelles. Promesse d’une nouvelle vie.

A l’éclaircie de la nuit, un vieil homme s’est endormi ou plutôt ne s’est jamais réveillé. Son crépuscule s’illumine d’autres lumières. Indéfinissables à nos sens et à notre intelligence. Pour lui, de cet inconnu une réponse se profile.

Avant d’ouvrir l’œil, une adolescente somnole, parfumée de rêves tendres, d’amitiés troublées, de revendications fougueuses.

Gaspard fait ses premiers pas. Le monde est à lui, il lui ouvre les bras dans un grand éclat de rire. Puis tombe grisé d’exploits dans des mains qui vers lui se tendent.

Une famille quitte le pays pour partir à l’autre bout du monde. Entendre d’autres senteurs vocales, s’ouvrir à de nouveaux horizons. Pour ceux qui restent, la journée, étirée de souvenirs, s’entrebâille sur d’autres aubaines.

L’aube du printemps se lève sur notre bout de planète bleue. Toutes les couleurs s’y déclinent. L’éclat de la solidarité affronte la noirceur des âmes cupides et perverses. Chaque matin annonce de nouvelles opportunités, apporte de nouvelles occasions d’améliorer le monde ou de l’enlaidir.

Tous azimuts, on nous bombarde d’espérances pour le recul de la pauvreté, le refus de l’exclusion, moins de violence, plus de justice, etc… Bonnes paroles lourdes d’intentions encore meilleures. Le sympathisant, comme l’appelle André Comte-Sponville, est prompt à partager ses espérances mais non ses volontés, ses rêves mais non ses actions… A l’opposé, celui qui aborde l’aube d’un printemps battant se pose la question du « Que faire ? » Question non d’espérance, mais d’analyse et de choix. Question de connaissance, de prévision, de résolution. Il s’agit de comprendre et de vouloir, de prévoir et d’agir. La valeur morale d’un humain se détermine, non pas par ce qu’il espère, mais par ce qu’il veut et fait. L’espoir d’un monde meilleur n’est pas ce que nous en ferons demain mais ce dont aujourd’hui, ici, maintenant, chaque instant sera habité.

Le printemps ce n’est pas vivre d’espérance, mais bien plus vouloir agir en vertu de ce dont on est capable, aller vers ce  que l’on veut parce qu’on le peut. Ce n’est pas espérer la paix, la justice, la liberté mais avoir le courage et la volonté de poser des actes en ce sens. C’est bouger au présent, vivre dans tout ce qui est donné là, maintenant. Ne pas « s’attacher à l’instant » comme disait Nietzsche, mais traverser un présent qui dure en faisant de chaque instant un nouveau printemps. Tout en ne craignant pas de se souvenir, d’imaginer et de vouloir.

L’aube sur ce que sera demain, naît dans le printemps de chaque saison, mois, journée, heure, minute, seconde de notre existence et cette seconde, minute, heure, journée, mois, saison est à chaque fois l’occasion d’un renouveau.

Mots clés: Temps Société Autonomie