La Bientraitance
Sachons « cueillir » les gestes de bonté autour de nous. Cela réjouit le cœur. Et la bonté appelle la bonté. (Magda Hollander-Lafon)
Mais où donc va le monde ? Vraisemblablement cette question, depuis l’aube de l’humanité, l’homme se la pose. Constat actuel : nombre de pays sont ensanglantés de terreur, Fukushima distille sa menace, des avocats véreux profitent de la détresse des illégaux, des religions tuent tous azimuts, les medias sont assoiffés de scandales, des femmes se font violer sans vergogne, 11% de nos bambins partent à l’école sans petit déjeuner, 12% passent ce moment en compagnie d’un écran... J’en passe et des pires.
Impossible de rester indifférente devant la dangereuse expansion centripète d’une société individualiste dont le stress fait « exploser » certains et les burn-out « imploser » d’autres. Et si face à ce chaos de souffrance nous favorisions un peu de contagion positive ? Question d’assurer des havres de paix autour du globe, d’en installer dans notre pays, de les propager dans notre entourage proche et lointain, de les inscrire au fond de notre conscience. Pourquoi ne pas cultiver la bientraitance ? Ce concept, s’il a toujours existé, n’est reconnu dans son essence spécifique que depuis 1999. Officiellement elle se définie comme étant une attitude envers autrui favorisant « une manière d’être, d’agir et de dire soucieuse de l’autre, réactive à ses besoins, respectueuse de ses choix et de ses refus ». Cette valeur en appelle à être concernés et particulièrement attentifs aux plus dépendants.
La bientraitance n’est pas le contraire de la maltraitance. La bientraitance est une démarche active qui implique notre manière d’être au monde. Il dépend de chacun d’être humain dans la violence, l’indifférence ou la pacification. Nos actes nous engagent. La bientraitance instaure une culture de questionnement permanent par rapport à nos clichés, à nos certitudes, nos préjugés et nos manquements. Elle exige une réflexion sur nos prises de position, nos actes et nos valeurs.
En ce novembre 2013, puisque la cuisine est à la mode, je vous propose une nouvelle de recette : Rassemblez des gestes de rien du tout délicieusement gratuits. Badigeonnez les d’une bonne dose de bonté parfumée d’empathie. Ajoutez un zeste d’adaptation à autrui. Assaisonnez à volonté de sourires et d’étincelles de joie. Saupoudrez d’une dynamique à répercussions positives. Servir ce plat à la chaleur du cœur. Le bien-être sera réciproque. Cette recette est appropriée pour tout être vivant qu’il soit plante, animal ou humain.
J’estime que l’intention positive de la bienveillance, couplée aux actes concrets de la bienfaisance ne sont pas un produit de luxe face à la désolidarisation induite par notre société de consommation.
Cultivons avec optimisme la noblesse des gestes anodins. Plagiant Winnicott, je dirais que cela ne fera du mal à personne d’être « suffisamment bon » l’un pour l’autre !