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Pensée Unique

« Les gens sans imagination ont besoin que les autres mènent une vie régulière. » (Boris Vian)

Ce n’est qu’un billet d’humeur, d’humeur aujourd’hui interrogative. Faut-il, pour rester politiquement correcte, brûler la pensée plurielle afin de s’abreuver de pensées uniques ? De conformisme aux idées considérées comme majoritaires ? De rejet de tout ce qui viendrait les contredire ? D’éviter le débat, au détriment de la richesse de l’esprit et de l’imaginaire ?

Faut-il accepter que des courants d’idées, comme ceux de Freud se voient renversés parce qu’ils dérangent un mode de pensée vantant comme seule valeur la précision méthodologique de la technico-science. Les experts dotés de leur supposé savoir mènent le jeu. En avant les certitudes dogmatiques ! Que reculent et démissionnent les défenseurs de la pensée critique !

Le tout ou rien devient une grille d’évaluation qui entraîne le pour ou contre. Les incertitudes du destin nous font-elles donc si peur qu’il faille les nier en imposant l’évidence de certitudes ? Et pourtant, pour  permettre l’élaboration d’une pensée, il faut de la nuance afin de pouvoir exprimer le doute, l’ambiguïté, le paradoxe, l’alternative, l’ombre, bref l’incertitude. Ne sommes-nous pas entrain de modeler notre logique de réflexion au langage informatique ? L’ordinateur aurait-il colonisé notre cerveau ? La simplification de l’ordre binaire qui ne joue qu’avec O (faux, refusé) et I (vrai, accepté) s’installe dans le langage courant. La vie est nulle ou super, le temps est degeu ou extra, untel est génial ou trop con, comme Bush nous voila formaté à choisir entre l’axe du Bien et l’axe du Mal.

Ne laissons pas notre esprit fonctionner en un simple logiciel ! Ce manichéisme n’est pas opérationnel si l’on veut, un tant soit peu, essayer de comprendre les choses. Une société qui ne stimule pas la pensée singulière et personnelle sombre dans la production d’êtres conformes, substituables les uns aux autres.

Goûtons à la fraîcheur d’une pensée difractée, ouvrons-nous à la pensée plurielle qui interroge de façon personnelle la vie et ses divers angles. Ainsi cette enfant qui vient vers moi, une question brûlante aux lèvres : «  As-tu envie d’être une baleine ? » Honnêtement je ne m’étais jamais posée la question ! Me voila donc obligée à une réflexion nouvelle. Les avantages et les inconvénients d’être une baleine ? Elle y a songé. «  L’ennui, dit-elle, si je suis une baleine c’est que l’on pourrait me tuer. »  Fallait-il pour autant abandonner l’idée ? « Mais je veux bien être une baleine si je vis loin, loin dans la mer là où les humains ne peuvent pas me tuer. La mer c’est profond comment ? » Nombre d’enfants ne se poseraient pas même cette question argumentant que « de toute façon c’est impossible pour un humain de devenir une baleine. » Léthargie de l’imaginaire.

Développer une pensée propre permet de mettre de l’ordre dans notre âme, nourrie à chaque instant par une densité chaotique d’expériences. Là où la pensée unique se ferme à tout ce qui est différent, s’accroche de façon bornée à sa vérité, la pensée plurielle, questionnant l’autre dans sa différence, ouvre à la compréhension de l’humain, à la connaissance universelle.

Réveillons-nous ! Non à l’insignifiance, l’indifférence et l’inauthenticité. Les contours d’un monde nouveau se dessineront par notre refus d’une soumission à la pensée unique, mère de tant de violences…

Mots clés: Société Education Penser Langage