Respecter le règne animal
Un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort (Ecclésiaste IX)
Depuis quelques années, les scientifiques s’intéressent au comportement animal. Après une longue période où l'on a purement et simplement dénié aux animaux toute forme de sentiments, on ne peut plus contester que l’animal dispose d'un certain registre émotionnel. Il est un être sensible et mérite notre respect.
Le statut de l’animal a évolué. Il est enfin compris comme pouvant être une source d’affection fondamentale et durable. Sa présence développe l’empathie et le sens des responsabilités. De par sa sensibilité, il peut jouer un rôle d’antistress, de confident et même de compagnon. L’enfant qui grandit en présence d’un animal est souvent plus sociable et ouvert sur la nature. Entre l’humain et l’animal, l’amitié, la camaraderie et la recherche d’un contact physique traversent la barrière entre les espèces.
A ce propos, ne serait-il pas temps de doter les centres pour enfants ou ados en souffrance, les prisons et les maisons de retraite d’animaux de compagnie ? Ils sont de réels facilitateurs d’élans d’affection réciproque, par le geste de la caresse, par exemple. A défaut de pouvoir parler, l’animal utilise ses autres sens dans l’échange. Ainsi, par l’acuité de son regard, le chat sonde nos intentions. Là où l’odeur de ces mêmes intentions fera se tortiller la truffe du chien. L’âne a, pour sa part, une façon très spécifique de s’avancer vers nous. Et que dire de mon bélier, qui à l’image de mon chien et de mon chat, manifeste sa joie de me voir par des petits allers retours rapides de sa langue en guise de baisers. Autre privilège, avec l’animal l’on est sûr de ne jamais être jugé. Ce dont l’humain a bien besoin de nos jours…
Néanmoins, nous sommes pris de nos jours dans une énorme schizophrénie face aux animaux. Car, parallèlement à une grandissante vague d’affection et d’intérêt envers eux, le gros du règne animal, qu’il soit sauvage ou d’élevage, n’a jamais été aussi maltraité. Notre drame est de supposer que notre espèce a tous les droits sur les autres espèces et de considérer la souffrance de l’animal comme un mal nécessaire, voire inexistant. Les chiffres sont crus: 60 milliards d’animaux terrestres sont tués chaque année, après avoir été généralement élevés dans des camps de concentration. A quoi s’ajoutent 1000 milliards d’animaux marins massacrés sans pitié. Nous nageons dans un océan de sang en toute conscience et impunité...
La sagesse nous commande de diminuer ce massacre et d’avoir conscience que prendre la vie est un acte exigeant esprit de gratitude et rigoureuse attention. Il est grand temps de revenir à des élevages bienveillants et de petite taille et de ne plus faire souffrir ou mourir l’animal inutilement.
La nature est un vaste échange de dons et il n’est point de mort qui ne soit la nourriture de quelqu’un, ni de vie qui ne soit la mort d’un autre. C’est pourquoi, lorsque je mange une viande ou un poisson, je remercie toujours ce dernier d’avoir donné sa vie pour la mienne.
Mots clés: Animaux