Une maman et un papa, est-ce du pareil au même ?
Mois de mai, mois de Marie pour certains, mois de mères. Guider vos enfants, les mamans, est de moins en moins évident… Les aider à trouver leur voie dans les dédales du mariage pour tous, du droit à l’enfant envers et contre toute forme de parentalité, de l’euthanasie des enfants, bientôt de la liberté de choix dans l’attribution du patronyme, quels défis…
Peut-être les politiciens s’attèleront-ils bientôt à soutenir une recherche permettant aux hommes de se greffer un utérus ? A moins qu’il ne soit plus simple de transformer, au nom de l’égalité, chaque humain en hermaphrodite avec capacité d’autoproduction ? Le ver de terre, lui, y a bien droit, alors pourquoi pas nous ? Mais l’enjeu est trop sérieux pour plaisanter. La politique a-t-elle le droit de rajouter de la casse à une enfance qui se fendille en tous sens, à force de ne plus savoir comment elle s’appelle, d’où elle vient ni où elle va ?
Mois de mai, mois des mères, est-il encore politiquement correct d’employer le mot « mère » dans une différenciation du « père » ? Théorie du genre oblige… Et pourtant, la psyché est-elle vraiment indifférente à la constitution sexuelle du corps qu’elle habite ? C’est ce que pensaient Anne et Jacques : « Depuis la naissance de notre fille, nous nous sommes efforcés, son père et moi, d’accomplir les gestes quotidiens de façon identique. Ceci en veillant à toujours nous positionner exactement de la même façon afin de ne pas marquer nos différences biologiques et symboliques. C’était important pour nous que ce bébé ne soit pas plus attaché à moi qu’à son père. Ainsi en cas de divorce, il n’y aurait pas de soucis pour une garde alternée ». Aujourd’hui, Laurence à trois ans. Sa mère, en instance de divorce, s’inquiétant de ce que son enfant n’ait jamais prononcé le mot Papa ou Maman, vient consulter. Laurence ne nomme personne, même pas le chat qu’elle adore. Nommer différencie les individus, c’est bien connu. Fidèle à la logique parentale, Laurence ne nomme personne et manifeste rarement un geste d’attachement.…
L’idéologie de l’égalité nous entraîne vers une vision d’interchangeabilité des rôles et des places au prix d’un mépris de toute différence. Considérer les parents comme égaux en droit n’est pas une raison pour nier, dans le processus éducatif d’un enfant, l’impact différent d’un père et d’une mère. Rien que l’effet de la tonalité de la voix, par exemple. Penser que les parents soient interchangeables comme deux pièces de mécanique identiques, apporte de la confusion dans le chef des enfants.
Puisque, peu à peu, l’état démissionne de ses responsabilités, je lance un appel à la sagesse des mères. S’il vous plaît, posez-vous les bonnes questions, et, si vous voulez mettre fin à la guerre des sexes, livrez les bonnes batailles. Au nom du droit à la différence, permettez que l’enfant que vous avez amené à la vie puisse prendre une route diagonale par rapport à la vôtre. Pour cela, le doter d’une référence spécifiquement paternelle est plus qu’utile.
Si nous nous battons pour l’avenir, refusons d’être leurrés par des semblants d’égalité et de liberté, alors que notre société contemporaine nous fait subtilement basculer du statut de sujet à celui d’objet de consommation, et cela dans l’indifférence collective…
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